Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 décembre 2024 7 22 /12 /décembre /2024 07:31

Un pâle soleil d’hiver, dispensé par les immenses baies vitrées de la Filature du Pont de fer, éclaire leur visage.

Ils sont trente-cinq venus de leurs villages des Cévennes. De Lasalle, Saint-Jean-du-Gard, Monoblet, Colognac, Saint-Bonnet, Saint-Hippolyte-du-fort, Soudorgues, Saint-Félix-de- Pallières... Maraîcher, enseignant.es, aides ménagères, éducateur... qui consacrent leur dimanche après-midi aux répétitions du groupe Dune rive à l’autre, attentifs aux indications et aux gestes du chef de chœur et compositeur Amine Soufari.

Celui-ci était hier à Paris. Il sera demain à Aix-en-Provence. Il est aujourd’hui à Lasalle.

Invité par Françoise Malaizé, j’ai le privilège, grâce à Oucine Benchouyeb qui a accepté de m’accompagner,  d’assister à une répétition de ce groupe de musicien.nes et de choristes passionné.es de musiques arabe et berbère. D’origine française, pour la plupart, ils ont appris à chanter dans ces deux langues si mélodieuses, et le résultat est éblouissant de perfection.

Mais que de travail pour y parvenir. Amine, perfectionniste, toujours fraternel et souriant, fait reprendre encore et encore chaque section du chœur féminin. Les voix cristallines s’élèvent, bientôt soutenues par le rythme des percussions.

Wahran : « Je n’oublierai jamais mon pays, ma terre, ma terre ancestrale.

Amedyaz. Une voix féminine, sur des paroles de Mouloud Mameri pour Idir, « Les anciens parlent de toi, lors des veillées au coin du feu ».

A mmi azizen, en souvenir de Matoub Lounes « Mon cher fils, pourquoi des yeux, tu as disparu. Mon cher fils, on t’a aux autorités, vendu. »

Hel elwa dit,  dont les paroles composées par le grand parolier cairote Badī’ Khayrī, célèbrent la beauté d’une femme qui suscite une telle admiration que même les roses s’inclinent sur son passage.

La Syrie, avec Yal asmar ellon,  était bien sûr d’actualité, avant de découvrir une création d’Amine Soufari, Chant d’eau  sur un poème de Laetitia Sadak et Assa tsa (Puisses-tu oublier ?) l’amour chanté par Samia.

Tour à tour, les violons, le saxo, l’accordéon, la guitare, le oud, la clarinette, la flûte, nous offriront des solos, avant que tous ensemble, choeur et musicien.nes, dans un rythme endiablé, nous entraînent sur l’autre rive de la méditerranée.

Le plaisir des répétitions d’orchestres  qui, par leurs ajustements successifs permettent de saisir les nuances d’une partition et d’en apprécier le résultat final. Quels merveilleux moments !

Un regret. Contraints par des engagements familiaux, nous n’avons pu écouter Abdel Kader, Koulou et Ya rayah .Ce sera pour un prochain concert.

Bernard DESCHAMPS

22 décembre 2024

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : ww.bernard-deschamps.net
  • : Blog consacré pour une grande part aux relations entre l'Algérie et la France.
  • Contact

Recherche

Pages

Liens