El Moudjahid
7 décembre 2024
L’Algérie et l’Afrique du Sud se sont engagées «à maintenir allumée la torche de la liberté contre l’obscurantisme et l’injustice», a affirmé, hier, le Président sud-africain, Matamela Cyril Ramaphosa, dans le discours historique qu’il a prononcé hier au palais des Nations, à Alger, devant les membres des deux chambres du Parlement, réunies en session extraordinaire.
Vétu d’un burnous marron, symbole de fierté nationale et de résistance, Cyril Ramaphosa a entamé son discours en affirmant qu’il est «très honoré de se retrouver en Algérie dans le cadre d’une visite d’Etat à l’invitation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune». Rendant un hommage appuyé aux hautes autorités algériennes qu’il a remerciées vivement pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé, il a loué l’excellence des relations fraternelles et historiques qui unissent les deux peuples.
Saluant l’engagement constant de l’Etat en faveur de l’affranchissement des pays africains de toute forme de domination ainsi que ses valeurs immuables de solidarité à l’égard des populations vulnérables du continent noir, Cyril Ramaphosa a également mis en relief le rôle déterminant assuré par l’Algérie et son soutien au peuple sud-africain dans sa lutte contre l’apartheid. «Nos deux pays ont connu le colonialisme, nos deux peuples ont souffert. Nous avons lutté contre l’apartheid et le colonialisme que nous avons vaincus» a-t-il dit. «Nous avons une dette envers l’Algérie qui nous a soutenus et accompagnés dans notre lutte contre l’apartheid et l’instauration de la démocratique en Afrique du Sud» a-t-il appuyé en rappelant que dans son combat contre l’appartheid «le Congrès national africain (ANC) et son chef, Nelson Mandela, ont trouvé aide et assistance auprès de l’Algérie qui venait d’accéder à l’indépendance».
A propos de Nelson Mandela, il évoquera le séjour de celui-ci en Algérie durant les années 1960 où il a été formé militairement. «L’Armée algérienne a fait de moi un homme», a affirmé Mandela à sa sortie de prison en 1990 après trois décennies passées dans les geôles du régime de l’apartheid. «C’est en signe de reconnaissance que Mandela avait réservé l’un de ses premiers voyages à l’étranger après sa libération, à l’Algérie et que l’ANC a choisi Alger pour ouvrir son bureau international», a indiqué M. Ramaphosa.
Le Président sud-africain a également rappelé, dans son discours d’hier au palais des Nations, les propos d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, qui avait affirmé, dans son premier discours, que «l’Algérie a le devoir de soutenir les mouvements de libération dans toute l’Afrique». «Ces propos vous rendent exceptionnels, en tant que peuple et nation», a poursuivi M. Cyril Ramaphosa, précisant que «l’Algérie a effectivement tenu ses engagements envers les peuples africains». Et d’appuyer : «Nous avons hérité de la flamme de la liberté, c’est une responsabilité pour nous. Nous devons faire en sorte que cette flamme éclaire la voie du développement pour l’Afrique».
En ce sens, il a assuré de l’élargissement de la coopération entre l’Algérie et l’Afrique du Sud et de son développement prometteur attendu dans le domaine des échanges commerciaux et le lancement d’investissements dans plusieurs secteurs clés, citant entre autres, ceux de l’énergie et des mines, de l’aviation, de l’agriculture, de l’hydrogène et des infrastructures. «Nous travaillons ensemble pour développer le partenariat entre nos deux pays, notamment en offrant des opportunités aux entreprises et en boostant les échanges commerciaux. «Nous travaillons ensemble pour développer le partenariat entre nos deux pays, notamment en offrant des opportunités aux entreprises et en boostant les échanges commerciaux. «Nous allons renforcer nos relations, à travers la haute commission mixte pour le bénéfice de nos peuples», dit-il, plaidant en faveur de l’émergence d’un axe économique de premier ordre à l’échelle continentale entre Alger-Johannesburg.
«Nous avons la possibilité de consacrer cet objectif», a-t-il fait savoir. «Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres, nous avons des valeurs communes et des approches communes», a-t-il ajouté, se disant convaincu qu’en sus de l’excellence de leur entente politique et historique, l’Algérie et l’Afrique du Sud sont aussi liées par le présent et l’avenir.
Ramaphosa : «Le génocide sioniste en Palestine doit cesser»
Le Président sud-africain est revenu, par ailleurs, sur le soutien qu’apporte son pays à la cause palestinienne. «Malgré la distance, Mandela nous a appris que notre liberté ne sera pas complète jusqu’à ce que les Palestiniens aient leur liberté et leur autodétermination», a-t-il déclaré. Évoquant les actions engagées par son pays pour traduire les responsables sionistes de génocide devant la justice internationale et obtenir leur condamnation pour leur barbarie génocidaire dont sont victimes les Palestiniens à Ghaza, il a clairement affirmé que l’entité sioniste «tue des femmes et des enfants, détruit les maisons et les hôpitaux et bloque l’aide humanitaire».
«C’est une honte. Nous ne pouvons pas laisser passer ces dépassements, nous avons la responsabilité d’arrêter ce génocide immédiatement», a t-il martelé, suscitant un tonnerre d’applaudissements dans la salle. Concernant le dossier du Sahara occidental, il a indiqué que «l ’Algérie et l’Afrique du Sud doivent poursuivre leur engagement pour assurer l’autodétermination du peuple sahraoui».
«Nous saluons le soutien permanent de l’Algérie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», a-t-il indiqué. «Les deux pays œuvrent ensemble sur la scène internationale pour un ordre mondial plus juste et plus équitable, à travers la réforme de l’ONU», a-t-il ajouté, remerciant au passage le rôle que tient l’Algérie au Conseil de sécurité en tant que membre élu. Avant de clôturer son discours, Cyril Ramaphosa a tenu à inviter son homologue le Président Tebboune à prendre part au Sommet du G20 en 2025 et à tous les présents à venir visiter l’Afrique du Sud.
K. A