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13 novembre 2024 3 13 /11 /novembre /2024 07:35

El moudjahid

13 novembre 2024

Parmi les facteurs favorisant l’intégration économique, figure la maîtrise des techniques et technologies de fabrication ou de réalisation. Dans ce chapitre, il est indéniable que l’Algérie a réalisé de très gros progrès, au point où des entreprises algériennes parviennent désormais à prendre en charge des processus de fabrication ou de réalisation dans leur intégralité. Cette politique participe de la démarche prônée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour concrétiser l’Algérie nouvelle.

Il faut dire qu’en la matière, l’Algérie revient de très loin. Il fut un temps où de simples travaux de raccordement, qu’ils soient électriques, hydrauliques, de gaz ou d’assainissement, étaient confiés à des entreprises étrangères. A titre d’exemple, les vieux Algérois se rappellent sans doute d’importants travaux de renouvellement et d’extension du réseau d’approvisionnement en eau potable réalisés à Alger-Centre et sur les hauteurs de la capitale dans les années 1980 par une société et des ouvriers venus de Yougoslavie. De même, le complexe sidérurgique d’El Hadjar a été construit par une société soviétique dans les années 1970. Autre exemple : l’élargissement et la consolidation de la route nationale N° 12 avaient été effectués presqu’à la même période par une entreprise espagnole. Ceci sans parler du secteur de la construction où les entreprises algériennes spécialisées étaient rares.

L’extension du métro «algérianisée», la gestion de la SEAAL aussi

Aujourd’hui, de nombreuses entreprises algériennes ont acquis le savoir-faire nécessaire pour mener à bien de grands projets. Cela s’est fait grâce, en premier lieu, à l’école et à l’université algériennes, qui ont su former des cadres compétents et fiables (dont beaucoup se sont expatriés et font le bonheur de multinationales étrangères), mais aussi à la volonté politique de privilégier la technicité et la main-d’œuvre algériennes. Un exemple probant nous est donné par le métro d’Alger et le tramway. Les lignes initiales de ces moyens de transport urbain avaient été réalisées par une entreprise française, laquelle a même assuré le suivi technique et la maintenance lors des premières années de leur exploitation, mais leur gestion intégrale est désormais assurée par l’Entreprise de Métro d’Alger, laquelle s’occupe même de tous les moyens de transport par câble (téléphériques, télécabines…) dans toutes les wilayas. Plus même : des projets de nouvelles lignes de tramway et de transport par câble sont pris en charge par cette entreprise et des extensions du métro d’Alger sont même en train d’être effectuées avec des entreprises exclusivement algériennes. Le degré de maîtrise de cette technologie est tel que les avis d’appels d’offres concernant pareils projets sont strictement nationaux et non plus internationaux. Idem pour la construction ferroviaire où l’entreprise Ferrovial peut désormais prendre en charge les travaux de réalisation, de dédoublement et d’extension des lignes. Il n’est plus fait appel aux entreprises étrangères que pour de très grands projets nécessitant une convergence d’efforts de plusieurs entreprises tel le projet de liaison ferroviaire Gara Djebilet – Béchar. Même le secteur de l’hydraulique s’est «algérianisé» grâce à la compétence de cadres algériens. Ainsi, la SEAAL, qui était sous la coupe d’une entreprise française pour la gestion de la distribution de l’eau potable dans les wilayas d’Alger et de Tipaza, s’est «émancipée» avec un staff dirigeant et un personnel exclusivement algériens, comme c’est le cas de l’Algérienne des Eaux (ADE) dans les autres wilayas. Même la construction des stations de dessalement de l’eau de mer est désormais assurée par une entreprise algérienne, Cosider, sous la supervision d’une filiale du groupe Sonatrach, Algerian Energy Company (AEC). Seuls les équipements, qui nécessitent une technologie de pointe, sont importés.

A Djebel El Ouahch, Cosider a réussi là où des Japonais ont échoué

Le secteur de la construction n’est pas en reste puisque de nombreux sites de logements AADL (ainsi que d’autres formules) ont été réalisés par des entreprises algériennes. Même les équipements (tuyauterie, plomberie, robinetterie, boiserie, électricité, climatisation…) sont fournis et installés par des entreprises locales. Les travaux publics, notamment la réalisation de routes, d’ouvrages d’art et de tunnels, est également une technologie désormais maîtrisée en Algérie. La meilleure preuve est le tunnel de Djebel El Ouahch, à Constantine. Là où un groupement japonais a buté durant de longues années sur la complexité de la réalisation de ce tunnel de 1,9 km, crucial pour la continuité naturelle de l’autoroute Est-Ouest sans faire un détour de plusieurs kilomètres, l’entreprise algérienne Cosider a relevé le défi en ouvrant déjà à la circulation l’un des deux tubes, en attendant l’autre pour bientôt. Cette même entreprise a pris en charge la réparation, ave succès, de plusieurs portions dégradées de l’autoroute Est-Ouest. On peut citer également les nombreuses trémies dont la réalisation est banalisée dans de nombreuses wilayas, ainsi que les ouvrages d’art compliqués, tels les viaducs en virage. C’est également Cosider qui a pris en charge la réalisation de la dernière phase de la construction du stade Hocine-Aït Ahmed de Tizi Ouzou après le retard et/ou la défection des entreprises initialement engagées. Dans une démarche de diversification de l’industrie nationale, surtout pour les produits stratégiques, on ne peut passer à côté des efforts louables fournis dans le domaine de l’industrie pharmaceutique. Les entreprises basées en Algérie (un peu plus de 200), qu’elles soient publiques ou privées, parviennent à couvrir jusqu’à 70 % des besoins nationaux en matière de médicaments, dont différents vaccins. Le groupe public Saidal va même se lancer bientôt dans la fabrication des matières premières des médicaments, une technologie que peu de pays dans le monde maîtrisent, ainsi que des médicaments bio-similaires qui constituent l’avenir des médicaments dans le monde. Les produits anticancéreux ne sont pas oubliés puisque des unités vont bientôt se lancer dans ce segment. Des biologistes algériens ont un niveau qui n’a rien à envier à ceux des grands laboratoires pharmaceutiques dans le monde. Le cap mis par l’Algérie sur les formations de haut niveau et la valorisation des compétences algériennes et des entreprises locales a renforcé l’intégration économique tout en ayant des répercussions positives sur la stimulation de l’emploi et la réduction des coûts de réalisation. En attendant la maîtrise, à moyen terme, d’autres technologies de pointe.

F. A.

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