L’immense immeuble de verre de l’ATRIUM-Bibliothèque universitaire, aux singuliers intérieurs incurvés, récemment inauguré à l’entrée du campus universitaire, 199, route de Mende, accueillait ce vendredi une rencontre avec les professeurs, Mme Catherine Berthet-Cahuzac et M. Guy Dugas, en présence de M. le professeur Michel Boeglin et des responsables de l’IRIEC (Institut de Recherche Intersite en Études Culturelles), afin de présenter le Fonds patrimoine méditerranéen désormais déposé dans ces locaux.

   Mme Berthet et M. Dugas, au cours de deux exposés d’une grande richesse, évoquèrent sa genèse à partir du Fonds Emmanuel Robles (1914-1995), grâce à Edmonde Charles-Roux avec le soutien de Gaston Deferre, maire de Marseille. Puis son transfert en 1995 à l’université Paul Valéry de Montpellier, sous la responsabilité de Guy Dugas. Ce fonds originel s’enrichit ensuite des documents appartenant à Armand Guibert (1906-1990), suivis par une partie de ceux de Jean Sénac (1926-1973) , l’autre partie étant déposée à la Bibliothèque nationale d’Alger, auxquels vinrent s’ajouter le fonds Maurice Monnoyer (1920-2016), autour de l’hebdomadaire l’Effort Algérien et ceux de Jean-Pierre Millecamp (1927-2022) et  d'Albert Memmi (1920-2020).

   Cette importante documentation composée de brouillons, de journaux intimes, de correspondances, de photos, de journaux et revues d’époque, d’ouvrages de ces auteurs ou leur appartenant dont beaucoup sont  aujourd’hui introuvables, est une mine irremplaçable pour les chercheuses, les chercheurs et les étudiant.es. Ce fonds est à l’origine d’évènements culturels comme le colloque « Emmanuel Roblès et l’hispanité en Oranie »  (2008) ; d’études et d’éditions, tel « Un cri que le soleil dévore » (Jean Sénac, 2023) ; voire de films, Luis Buñuel réalisa « Cela s’appelle l’aurore » d'après le roman éponyme d'Emmanuel Roblès (1956). On y découvre des pépites parmi lesquelles les quelques exemplaires de la revue bilingue Forge (1946-1947) qui accueillit les écrivains dits de l’Ecole d’Alger qui aspiraient à marier les cultures arabe et française.

   Le Fonds patrimoine méditerranéen est en cours de numérisation. On peut le consulter sur le catalogue  Calames, https://calames.abes.fr, ou sur rendez-vous à l’université Paul Valéry.

Bernard DESCHAMPS

29 septembre 2024

(Photo de couverture: Emmanuel Roblès)