ONU
27 mars 2024
Malgré l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza pendant le Ramadan, les attaques se poursuivent dans l'enclave palestinienne. Dans ce climat, même l’école n’est pas épargnée.
Selon une récente évaluation du secteur de l’éducation des Nations Unies à Gaza, 212 bâtiments scolaires ont été directement touchés depuis le 7 octobre 2023, ce qui représente 37 % du nombre total d’écoles touchées sur les 563 bâtiments scolaires de Gaza. La précédente évaluation de mi-février faisait état de 162 bâtiments scolaires directement touchés.
L’analyse des données satellitaires a révélé qu’au moins 53 écoles ont été totalement détruites (27 écoles de plus par rapport à la période précédente). Selon les agences humanitaires onusiennes, 38 autres écoles ont perdu au moins la moitié de leurs structures.
Quelque 228.000 élèves et plus de 8.550 enseignants ont vu leurs écoles directement touchées par les hostilités.
Cet exercice de vérification des dommages par satellite indique que plus de 80 % des écoles ont subi des dommages plus ou moins importants à leurs bâtiments, c’est-à-dire qu’elles ont été directement touchées, endommagées ou probablement endommagées. Près de 60 % des bâtiments scolaires qui ont été utilisés par les personnes déplacées comme abris sont soit directement touchés, soit endommagés.
Près de 165 des 212 écoles directement touchées se trouvent dans la zone visée par les ordres d’évacuation de l’armée israélienne. De plus, 57% (107) des bâtiments scolaires de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l'UNRWA, ont été directement touchés ou endommagés. Des écoles gouvernementales ont été également visées par les raids israéliens ou les combats.
Le rapport montre aussi que le nord de Gaza est le plus touché avec 86 % de ses bâtiments scolaires directement touchés ou endommagés, suivi par le gouvernorat de Gaza avec 81% de l’ensemble de ses bâtiments scolaires.
Deux tiers des écoles doivent être réhabilitées ou reconstruites
Plus largement, le rapport rappelle que 17 années de blocus combinées à des conflits récurrents ont endommagé et détruit une infrastructure éducative déjà fragile, augmentant la pression sur les établissements scolaires. Les récentes hostilités à Gaza ont tragiquement donné lieu à un grand nombre d’attaques contre des établissements scolaires, exacerbant ainsi une situation humanitaire déjà désastreuse.
Face à ces destructions, au moins 67 % des écoles de Gaza auront besoin d’une reconstruction complète ou de travaux de réhabilitation importants pour être à nouveau fonctionnelles.
La publication de ce document intervient alors que malgré l’appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, les forces de sécurité israéliennes ont poursuivi leurs opérations militaires, notamment dans la zone d’Al Rimal, près de l’hôpital Al Shifa dans la ville de Gaza, dans le centre de Khan Younis, et dans les environs des hôpitaux Al Amal et Nasser (Khan Younis).
Dans ce climat, l'UNRWA note que les hôpitaux du nord de Gaza et de Gaza sont confrontés à des difficultés dues aux récentes opérations militaires.
Les hôpitaux fonctionnent avec des ressources limitées, sont confrontés à des pénuries d’électricité et constatent une augmentation des cas de traumatismes et de malnutrition.
8 centres de santé sur 24 de l’UNRWA opérationnels
A noter qu’au 19 mars, 08 centres de santé de l’UNRWA (sur 24) étaient opérationnels. Parmi eux, un se trouve dans le nord, deux dans la zone intermédiaire, deux à Khan Younis et trois à Rafah. Ces centres de santé fournissent des services de soins de santé primaires, y compris des services ambulatoires, des soins pour les maladies non transmissibles, des médicaments, des vaccinations, des soins prénatals et des pansements pour les patients blessés.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, au 25 mars, au moins 32.333 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Environ 70 % des personnes tuées seraient des femmes et des enfants.
Selon l’armée israélienne, 251 soldats ont été tués à Gaza depuis le début de l’opération terrestre. En outre, plus de 1.200 Israéliens et ressortissants étrangers ont été tués en Israël, la grande majorité le 7 octobre. Les autorités israéliennes estiment que 134 Israéliens et ressortissants étrangers sont toujours captifs à Gaza.
Les restrictions actuelles d’Israël et sa nouvelle interdiction des livraisons d’aide par la plus grande agence des Nations Unies sur le terrain dans la bande de Gaza ont déjà de graves conséquences, a averti le Coordonnateur intérimaire de l’ONU dans le territoire palestinien occupé.
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