VINCENT BOUGET:  LES COMMUNISTES GARDOIS SONT DANS LA PEINE 

C’est avec une grande émotion que j’ai  appris le décès de notre camarade et ami Gilbert Millet.

Je tiens, au nom de tous les communistes gardois-e-s, de toutes  celles et ceux qui l’ont connu et ont milité avec lui,  à rendre hommage au militant communiste, membre du bureau de la fédération communiste du Gard, à l’élu, Conseiller régional, Député du Gard à plusieurs reprises de 1967 à 1993,  Maire d’Alès de 1985 à 1989, succédant à Roger Roucaute.

Né à Paris en 1930, médecin généraliste, il s’est très vite installé dans les Cevennes, au Vigan notamment où s’est déroulée la plus grande partie de sa vie  militante. 

Gilbert était un amoureux des Cévennes, de ses habitantes et habitants, des travailleuses et travailleurs du bassin minier dont il fut un défenseur acharné et enthousiaste.

Ce combat pour la justice sociale et l’émancipation humaine, il l’a mené sans compter avec plusieurs générations de militants, et il l’a porté avec détermination sur les bancs de l’Assemblée Nationale, aux côtés de ses collègues communistes gardois, Adrienne Horvath, Emile Jourdan et Bernard Deschamps, élus ensemble en 1978. Gilbert menait  le combat politique et il aimait cela. Mais il le faisait toujours dans le respect de l’autre, y compris de ses adversaires politiques, dont il gagnait, par là même, le respect.

Lucidité, courage, combativité, humanité, sont les premiers mots qui viennent à l’esprit de celles et ceux qui l’ont côtoyé.

Humanité dans sa pratique de docteur en médecine d’abord. Passionné par les questions de santé il fut membre du cabinet du ministre communiste de la santé Jack Ralite après 1981. Localement il s’est battu pour l’accès de toutes et tous aux soins, pour la défense de l’Hôpital d’Alès, et en gagnant le maintien de la maternité menacée de fermeture. Gilbert  avait l’égalité à cœur, il était l’homme de l’intérêt général, des services publics, de tous les services publics.

Humanité dans son attachement aux valeurs de la paix dont il fut un âpre militant, notamment au comité viganais du mouvement de la paix. Cet engagement qui fut le sien   est pour nous toutes et tous un repère vivant aujourd’hui, où, dans les tragédies que connaît le monde, la paix reste, comme le disait Jaurès, «le plus grand des combats».

Humanité dans son attachement à ce que la culture soit le bien commun de toutes et tous. Maire d’Alès il est à l’origine, notamment,  de la création du musée- bibliothèque d’art moderne Pierre André Benoît.

Gilbert était un militant et un élu proche des gens, à leur écoute: Il avait un sens aigu  de la transparence dans toutes les décisions qu’il était amené à prendre et, ces décisions, il aimait les construire, les discuter, les améliorer, dans le dialogue avec celles et ceux qu’elles devaient concerner au premier chef.

La démocratie, Gilbert  en avait une haute idée, avec ce que cela suppose d’exigence pour les autres et pour soi-même, de conviction et d’engagement personnel, de capacité d’écoute pour construire des projets en commun.  Gilbert n’exerçait pas le pouvoir, ou plutôt, en l’exerçant, il le rendait à ses concitoyen.nes. Il aimait les gens, dans leur diversité.

En ces temps où il est de bon ton d’expliquer que la modernité réside dans la décision rapide, par ordonnances ou 49-3, prise par un seul homme entouré de quelques technocrates, je veux affirmer que Gilbert  était un homme et un élu  moderne, qui fait honneur à la politique  à la démocratie, à la République

Il fait aussi honneur au Parti communiste, auquel il est resté fidèle, fidèle  à ses valeurs, aux femmes et aux hommes avec qui il travaillait.

Pour toutes ces raisons Gilbert restera précieux pour nous dans notre combat  pour une ère nouvelle d’égalité et d’humanité.

Ce combat nous l’aurons toujours en partage avec lui.

En mon nom, en celui de tous les communistes gardois, je transmets toute notre affection à son épouse,  à ses deux enfants, et à toute sa famille.

Vincent Bouget

L'inhumation aura lieu au crématorium de Cormeilles-en-Parisis (95240)  - 27, rue Georges Méliès le mercredi 7 février prochain à 16h (levée du corps à 15h).