Type de produits Gaz naturel
Mise en service 2027 (prévue)
Longueur 4 128 km
Capacité de transport 30 milliards de mètres cubes.
Propriétaire(s) Sonatrach et NNPC
Le gazoduc trans-saharien (dit aussi NIGAL, pour Nigeria-Algérie), rencontré parfois sous le nom de Trans-Saharan Gas-Pipeline (TSGP), devrait relier à partir de 2027 le Nigeria à l'Algérie pour transporter du gaz naturel vers l'Europe.
Histoire
L'idée d'un gazoduc reliant le Nigeria à l'Algérie a germé dans les années 1980, mais l'accord concrétisant la mise en œuvre du gazoduc trans-saharien n'a été signé que le 3 juillet 2009 par les gouvernements du Niger, du Nigeria et de l'Algérie. L'Europe est favorable à la construction de ce gazoduc dans lequel elle voit une source de diversification de ses fournisseurs en gaz. Le Russe Gazprom a exprimé le souhait de participer au développement du projet, mais l'Europe voit dans cette démarche une manœuvre de déstabilisation d'un concurrent dangereux. La NNPC et la Sonatrach ont en charge le projet. Chakib Khelil, ministre algérien de l’Énergie, affirme alors que les entités impliquées disposent des fonds nécessaires pour financer le développement du projet.
Le gazoduc traverse plusieurs zones alors instables et qui mettent en péril sa sécurité et donc sa fiabilité : Le delta du Niger est peuplé de militants sabotant régulièrement les infrastructures des multinationales du secteur de l'énergie, le nord du Niger est contrôlé par les rebelles Touarègues, et le sud désertique de l'Algérie est peuplé de groupes militants islamiques. Dans la foulée de la signature de l'accord de développement du projet, le Mend s'est tout de suite engagé à saboter ce projet de gazoduc. (Le principal mouvement armé du sud du Nigeria, le Mend, s’est engagé samedi à saboter le projet de gazoduc trans-saharien conclu entre le Nigeria, le Niger et l’Algérie pour un montant estimé à dix milliards de dollars.)
Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger
Idéologie Socialisme démocratique environnementalisme
Mode opératoire Lutte armée, guérilla
Zone d'opération Delta du Niger
Période d'activité 2004 - auj.
Chefs principaux Henry Okah
Dokubo-Asari
Ebikabowei Victor-Ben
Ateke Tom
Membres 15 000 en 2012
Le MEND lutte particulièrement contre les compagnies pétrolières et contre le gouvernement fédéral du Nigeria.
Apparu en 2006 provoqué une chute d'un tiers de la production du brut, passant de 2,6 millions de barils par jour en 2005 à 1,8 million de barils par jour en 2008,
En juillet 2016, à l'occasion du 27e sommet ordinaire de l'Union africaine, le Nigéria réaffirme sa volonté d'engager le lancement du gazoduc trans-saharien, prévus d'être détenu à 90 % par Sonatrach et la NNPC, et à 10 % par la Compagnie nationale du pétrole du Niger.
En décembre 2016, constatant que le projet Trans-saharien ne se réalise pas, le roi du Maroc Mohammed VI prend les devants et signe avec le gouvernement du Nigéria une étude de faisabilité pour raccorder les deux pays en gaz à travers le gazoduc Nigéria-Maroc, en étendant le gazoduc déjà existant, le West African Gas Pipeline qui relie le Nigeria au Bénin
En 2019, en fin de mission, l'ambassadeur d'Algérie au Nigéria a rendu une visite d'adieu au président nigérian. Ce dernier a évoqué le projet et exprimé son souhait de le voir aboutir. Il a appelé à une coopération accrue entre les deux pays dans le domaine énergétique « Dieu a doté le Nigeria et l’Algérie de ressources naturelles, en particulier de gaz et de pétrole et les deux pays n’ont d’autre choix que de coopérer ensemble », a déclaré Muhammadu Buhari. Le président nigérian a dit « attendre avec intérêt » la mise en place par les deux pays de projets de gazoducs, de fibre optique et de routes transatlantiques.
Le 22 septembre 2021, le ministre du pétrole de la république du Nigeria, Timipre Sylva, a annoncé que son pays allait entamer la construction d'un gazoduc pour transporter le gaz nigérian vers l'Algérie, qui à son tour l'exportera vers d'autres pays. Dans une interview à la chaîne CNBC Arabiya, M. Sylva a déclaré : « nous avions l'intention de réaliser un gazoduc pour exporter du gaz nigérian depuis longtemps. Nous avons rencontré quelques difficultés à ce sujet, mais nous, au Nigeria, avons commencé la mise en œuvre de ce projet ».
Le 18 février 2022, une feuille de route est enfin approuvée par les représentants du Niger, de l'Algérie et du Nigéria. S'il s'agit d'un pas en avant selon les signataires, il demeure toujours un obstacle financier à franchir ainsi que la capacité à écarter les projets concurrents.
Le 28 juillet 2022, lors de la troisième réunion ministérielle tripartite tenue à Alger entre le Nigéria, le Niger et l'Algérie, un accord est enfin signé pour entériner le lancement du projet du TSGP. La signature de ce protocole d'accord a été motivée par la hausse des prix des hydrocarbures dans le monde depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie alors que l'Algérie fournit jusqu'ici 11 % du gaz naturel européen contre 47 % pour la Russie. Le « contexte géopolitique et énergétique particulier » de 2022 a donc poussé les trois pays à « aller de l'avant » selon Mohamed Arkab, le ministre algérien de l'énergie et des mines car l'Europe est particulièrement intéressée à l'idée de bénéficier du gaz naturel africain pour remplacer le russe.
Après le coup d'État de 2023 au Niger, plusieurs analystes pensent que le projet sera suspendu à cause de l'instabilité politique dans ce pays.
À noter que le raccordement à l'Italie et la France doit se faire via le gazoduc GALSI dont la construction n'a toujours pas été lancée.
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Trans-Saharan gas pipeline » (voir la liste des auteurs).
(en) $12bn Trans-Sahara Gas Pipeline on track – NNPC [archive] vanguardngr, le 24 mars 2017
(en) Randy Fabi, Nigeria, Algeria agree to build Sahara gas link [archive], Reuters.com, 3 juillet 2009
Nadia Lamlili, Le Maroc et le Nigeria vont prolonger le gazoduc ouest-africain [archive], Jeuneafrique.com, 5 décembre 2016 (consulté le 4 janvier 2016)
Nigeria: le Mend menace le projet de gazoduc trans-saharien [archive], Lapresse.ca, 4 juillet 2009 (Consulté le 4 janvier 2017)
Wei Shan, Guangqi Cui, Le Nigéria compte promouvoir le projet de gazoduc transsaharien au cours du sommet de l'Union africaine [archive], Peopledaily.com, 12 juillet 2016 (Consulté le 4 janvier 2016)
Un gazoduc du Nigeria vers l’Europe initié par le Maroc [archive], Continent-noir.com, 8 décembre 2016 (Consulté le 4 janvier 2017)
« Le président nigérian appelle à une coopération énergétique accrue avec l’Algérie [archive] ».
« Le Nigeria entame la construction d'un gazoduc pour transporter du gaz vers l'Algérie [archive] », sur aps.dz, 23 septembre 2021 (consulté le 15 décembre 2021)
Super User, « Gazoduc Transsaharien: à Niamey, le Nigeria, le Niger et l'Algérie relancent le projet [archive] », sur ActuNiger (consulté le 10 mars 2022)
« L’Algérie peut-elle relancer le gazoduc transsaharien ? – Jeune Afrique [archive] », sur JeuneAfrique.com (consulté le 10 mars 2022)
« L’Algérie, le Nigeria et le Niger signent un mémorandum pour le gazoduc transsaharien », Le Monde.fr, 29 juillet 2022 (lire en ligne [archive], consulté le 1er août 2022)
« Alger, Abuja et Niamey signent un mémorandum pour le gazoduc transsaharien [archive] », sur VOA (consulté le 1er août 2022)
« Gazoduc transsaharien : Alger, Abuja et Niamey matérialisent leur engagement – Jeune Afrique [archive] », sur JeuneAfrique.com (consulté le 1er août 2022)
« Coup D’Etat À Niamey : Niger, Le Temps Des Incertitudes [archive] », 29 juillet 2023 (consulté le 4 août 2023)
Relance du projet de gazoduc Galsi, malgré les doutes [archive], Lematindz.net, 5 février 2015 (Consulté le 4 janvier 2017)