Par Jacques FATH
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N’a-t’on rien appris des guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Yémen ?
N’a-t’on pas encore compris à quel point l’intervention militaire occidentale, y compris française, a pu déstabiliser durablement le Sahel ?
Quels désastres géopolitiques, sociaux et humains faudra-t-il encore provoquer en Afrique pour que l’on prenne enfin la mesure des échecs stratégiques associés à des guerres conduites au nom d’un anti-terrorisme qui montre sa vanité et son hypocrisie ?
Est-ce vraiment aux pays de la CEDEAO, divisés, de décider et de préparer, en dehors de la légalité et la légitimité internationale, une intervention militaire aussi périlleuse qui demanderait d’ailleurs des moyens opérationnels très conséquents?
Alassane Ouatara, Président ivoirien, est le plus va-t-en-guerre dans cette crise dangereuse. Lui qui doit son pouvoir à l’intervention des blindés et des militaires de la France de Nicolas Sarkozy en 2011… est-il bien placé pour donner des leçons de démocratie ?
Il est consternant que la France ait pu s’aventurer à appuyer les décisions inconsidérées de certains régimes africains ayant peur pour leur propre pérennité et stabilité. Après tant de coups d’État ou de successions dynastiques dans une Afrique où la politique de la France est en faillite, n’est-il pas temps de réfléchir aux causes véritables de ces crises, aux vulnérabilités du développement, aux dérives politiques de certains régimes, aux grands intérêts économiques qui les ont entretenues ? Et cesser de prétendre que l’ingérence néocoloniale pourrait apporter des solutions alors qu’elle est elle-même à l’origine des problèmes.
La France et ses partenaires de l’Union européenne auront-ils le courage de mettre sur la table leurs déroutes politiques communes et respectives : la Françafrique jamais démantelée pour l’une, et la débâcle néolibérale de la coopération UE/ACP née à Lomé en 1975 ? Aujourd’hui, on peut évidemment en douter… C’est une bataille à mener.
Dans l’immédiat, la France ne doit pas contribuer, de quelque manière que ce soit, à une opération militaire au Niger au côté de certains États de la CEDEAO. Une telle politique serait d’une tragique imbécillité. Ne pas ajouter un fiasco politique aux autres déjà consommés…
Les autorités de notre pays doivent, enfin, prendre la mesure des changements mondiaux et des grands défis globaux, de la fin du néocolonialisme français et de l’exigence dans ce contexte d’une nouvelle politique internationale. Dans les meilleurs délais les forces françaises doivent être retirées des pays d’Afrique où elles stationnent encore. C’est un premier acte nécessaire qui devrait appeler d’autres radicales transformations.
JF 24 août 2023
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COMMUNIQUE DU MINISTERE ALGERIEN DES AFFAIRES ETRANGERES ET DE LA COMMUNAUTE NATIONALE A L'ETRANGER.
(24/08/2023)
Chargé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Lounès Magramane effectue à partir d'aujourd'hui 24 août 2023, une visite en République du Niger, pays frère.Cette visite, intervient dans le cadre des efforts inlassables et continus déployés par l'Algérie pour contribuer à une solution pacifique à la crise au Niger, évitant à ce pays voisin et frère et à toute la région un accroissement des risques.Le SG du ministère aura dans le cadre de cette visite une série de rencontres avec des personnalités et de hauts responsables de la République du Niger.