Algérie 360
Après 12 ans de froid, la Turquie et Israël renouent leurs relations
Par Nour.C mercredi 17 août 2022
La Turquie et Israël ont annoncé, ce mercredi 17 août, le rétablissement total de leurs relations diplomatiques. Un renouement qui intervient après 12 ans de froid, remontant à l’affaire du navire Mavi Marmara en 2010.
Ce mercredi 17 août, et après 12 ans de froid, la Turquie et Israël ont fait part du rétablissement total de leurs relations diplomatiques. Ainsi, les deux pays peuvent renvoyer leurs ambassadeurs et consuls généraux afin de rétablir les relations pleinement et entièrement.
« Il a été décidé d’élever le niveau des liens entre les deux pays à des relations diplomatiques pleines et entières et de renvoyer les ambassadeurs et les consuls généraux dans les deux pays », a fait savoir le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid.
Une nouvelle page de la diplomatie se tourne pour la Turquie et Israël. Présentant « un atout important pour la stabilité régionale et une nouvelle économique très importante pour les citoyens d’Israël » ; s’est félicité le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid.
D’ailleurs, en mars dernier, Isaac Herzog s’était rendu en Turquie, une première pour un chef d’État israélien depuis 2007 dans ce pays. Pour sa part, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, avait effectué une visite à Jérusalem en mai dernier. Et ce, dans le cadre de ce dégel diplomatique.
Rétablissement des relations entre la Turquie et Israël : qu’en est-il de la cause palestinienne ?
Aussitôt l’annonce faite, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a réaffirmé la position de son pays concernant la cause palestinienne. Ainsi, il a noté que « la Turquie n’abandonnerait pas la cause palestinienne ».
Pour rappel, les tensions diplomatiques entre la Turquie et Israël remontent à 2010 avec l’affaire du Mavi Marmara. En effet, cela remonte au moment où les forces israéliennes avaient pris d’assaut un navire turc, tentant d’acheminer de l’aide à la bande de Gaza. Puis, en 2018, les deux pays avaient rappelé leurs ambassadeurs après la mort de manifestants palestiniens à Gaza.
De plus, il convient de rappeler que le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, a souvent critiqué les politiques israéliennes envers les Palestiniens.
Dans ce même contexte, rappelons aussi que le 15 juillet dernier, l’Arabie saoudite avait annoncé l’ouverture de son espace aérien à tous les transporteurs, y compris les Israéliens. « Israël a salué la décision de l’Arabie saoudite d’ouvrir son espace aérien à tous les transporteurs, y compris israéliens » ; avait indiqué Merav Michaeli, la ministre du Transport de l’État hébreu.
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Algérie solidaire
29 juillet 2020
La Turquie qui entretient des relations stratégiques avec Israël décide de rompre avec les Emirats
Si la réaction iranienne contre l’accord émirati-israélien n’a pas étonné personne, la position diplomatique de la Turquie d’Erdogan a laissé perplexes les observateurs. « Les Emirats arabes unis s’efforcent de présenter cela comme une sorte de sacrifice pour la Palestine, alors qu’ils trahissent la cause palestinienne pour servir leurs petits intérêts », a réagi le ministère turc des Affaires étrangères, ajoutant que « l’Histoire et la conscience des peuples de la région n’oublieront pas cette hypocrisie et ne la pardonneront jamais ». Le président turc, Rajeb Tayeb Erdogan, est allé plus loin puisqu’il a indiqué vendredi avoir « instruit le ministre des Affaire étrangères quant à la suspension de toute relation avec les Emirats arabes Unis« . La réaction du président turc aurait été exemplaire dans d’autres circonstances diplomatiques.
En effet, les observateurs s’étonnent de la réaction turque qu’ils trouvent plus hypocrite que celle des Emirats. C’est un secret de polichinelle que la Turquie entretient des relations stratégiques, sécuritaires et militaires avec l’Etat d’Israël sans commune mesure avec celles qu’entretient l’Egypte ou la Jordanie qui ont signé un traité de paix avec l’Etat d’Israël. Même au plus fort des crises qui ont émaillé les relations ente les deux pays comme au lendemain de l’agression israélienne contre la flottille de la paix turque, Ankara s’st bien gardé de rompre les relations avec l’Etat d’Israël.
Les partisans d’Erdogan justifient généralement le fait que la Turquie soit restée membre de l’Otan et le fait qu’elle ait sauvegardé ses relations avec l’Etat d’Israël par le souci de défendre ses intérêts stratégiques. Les partisans de cette position n’hésitent pas à avancer l’argument selon lequel c’est en gardant des relations avec Israël que la Turquie peut faire pression sur lui dans la défense des intérêts palestiniens. Les observateurs notent aujourd’hui que la Turquie reproche aux Emirats exactement ce qu’elle fait avec l’Etat d’Israël. Les arguments invoqués par les Emirats et la Turquie sont les mêmes. C’est ce qui fait dire aux observateurs que la réaction turque contre l’accord émirati-israélien ne relève pas d’une position de principe mais renvoie aux différends d’ordre géopolitique qui oppose la Turquie et son allié qatari (qui entretient également des relations avec les Israéliens depuis 1996) aux autres Etats du Golfe.
A.Benayad
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L’Observateur (Maroc)
16 mai 2022
Tebboun chez Erdogan. Les Algériens offensés par le président des turcs
En visite d’Etat de 3 jours en Turquie, le Président algérien Abdelmajid Tebboune a été accueilli, à l'aéroport international d’Ankara, non pas par le président Erdogan mais par le vice-président Fuat Oktay. Un tsunami d’indignation a noyé les réseaux sociaux.
Les Algériens n’ont pas aimé cette « humiliation ». Sur les réseaux sociaux, le débat atteint un niveau de violence verbale qui montre à quel point le régime exacerbe les critiques. Certains affirment que le président Tebboun n’a eu que ce qu’il méritait, étant donné qu’il n’a pas été élu mais imposé par les militaires.
La comparaison avec l’accueil réservé au président israélien Isaac Herzog est reprise dans les commentaires, avec vidéos l'appui, de ceux qui pensent que Erdogan a voulu délivrer un message au président algérien. Comme quoi un président légitime doit prendre ses distances avec un président mal élu.
Pourtant le communiqué de la présidence algérienne de samedi dernier disait bien que "monsieur le président aura avec son frère le président de la République de Turquie, des entretiens sur les relations algéro-turques et les moyens de les renforcer au mieux des intérêts des deux peuples frères, ainsi que sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun ». Pour certains Algériens, cette fraternité n’existe que dans le communiqué et qu’Erdogan n’en tient pas compte.
Le sujet est très sensible en Algérie où beaucoup de citoyens pensent que leur pays ne pèse plus rien sur la scène internationale. Certains ont même suggéré que Tebboun aurait du repartir immédiatement.
C’est d’autant plus « humiliant », disent certains commentateurs que A. Tebboun avait accueilli Erdogan à l’aéroport le 26 janvier 2020 alors que ce n’était qu’une visite de travail. Il y aurait donc une asymétrie dans les relations entre les deux pays.
Après tout, Erdogan doit savoir que le vrai président de l'Algérie est resté au pays.
Cet événement a donné aussi l’occasion aux anti-normalisation avec Israël de se défouler un peu sur leur président. Comment peut-il visiter un pays « normalisateur » alors qu’il critique le Maroc pour le rétablissement de ses relations avec Israël? Pour eux, ce n’est pas la seule contradiction du régime militaire qui tient l’Algérie depuis les années 60.