El Moudjahid
12/06/2022
Affrontements armés dans la capitale libyenne : L'Algérie suit avec une grande préoccupation les développements de la situation
L'Algérie suit avec une grande préoccupation les développements de la situation en Libye, suite aux affrontements entre groupes armés qui ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi dans la capitale libyenne Tripoli, mettant en garde toutes les parties libyennes contre le risque de replonger le pays dans le chaos et le mener au point de non-retour, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger. "Tout en condamnant le recours à la violence sous toutes ses formes, l'Algérie met en garde toutes les parties libyennes contre le risque de replonger le pays dans le chaos ou le mener au point de non-retour, et les appelle à faire preuve de sagesse et à faire prévaloir le dialogue et la réconciliation en œuvrant à préserver l'accord de cessez-le-feu pour éviter l'effusion du sang des Libyens et protéger leur sécurité et intégrité", lit-on dans le communiqué. "Ce grave développement qui survient à la veille de la reprise des travaux de la Commission constitutionnelle mixte au Caire sous l'égide de l'ONU, constitue en soi un facteur supplémentaire pour réaffirmer l'impérieuse nécessité d'accélérer la finalisation de l'élaboration des contenus de la base constitutionnelle devant permettre au peuple libyen d'exercer son droit souverain à choisir ses dirigeants et ses représentants à travers des élections libres et intègres dans un climat de sécurité et de stabilité", conclut le ministère.
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L’approche d’Alger
La tendance à la convergence des points de vue autour d’une solution politique à la crise qui sévit en Libye depuis 2011 s’est nettement affirmée au cours de la réunion tripartite qui a regroupé le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, et son homologue des AE de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Othmane Jerandi, et la ministre libyenne des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Najla Al-Mangoush.
Ils ont insisté sur l’importance de la stabilité en Libye, pour garantir la sécurité dans la région, outre la nécessité de parachever le processus politique dans l’entente et l’unité, à travers un dialogue interlibyen.
Ils ont souligné également l’importance des échéances électorales pour sortir de la spirale d’un conflit fratricide destructeur ayant des conséquences en Afrique du Nord, au Sahel et dans toute la Méditerranée.
Les trois chefs de la diplomatie ont mis l’accent sur une convergence des efforts libyens, pour réaliser la réconciliation nationale, unifier les rangs et les vues suivant une approche politique dirigée par la Libye dans le cadre d’une collaboration active avec la communauté internationale.
L’Algérie y souscrit en adhérant aux multiples démarches régionales et internationales visant à traiter les principales causes des conflits et à instaurer la stabilité dans son environnement régional et international, faisant prévaloir les valeurs de dialogue et proposant des solutions pacifiques aux affrontements internes.
Cette conviction, ancrée dans la stratégie algérienne de médiation et de règlement politique des conflits sur la base du dialogue inclusif, est présente en Libye. Cette position a toujours été constante et clairement défendue par les responsables algériens, ce qui a valu au pays confiance et crédibilité.
La tenue des échéances électorales (élections libres, justes, inclusives et crédibles) et l’unification des institutions mises à mal par des années de guerre sont dès lors un passage incontournable.
L’approche algérienne mérite d’être encouragée et soutenue, car elle repose sur le respect de la souveraineté des États, de leur indépendance et de leur intégrité territoriale, la non-ingérence dans les affaires intérieures, le respect des principes de bon voisinage, le recours aux solutions pacifiques des conflits et la défense des causes justes.
Ce n’est certainement pas le cas du royaume chérifien qui fomente des crises, œuvre à leur aggravation, impose le fait accompli, en colonisant le Sahara occidental et en bloquant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Pourtant, les faits sont têtus. Le conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario relève d’un processus de décolonisation qui ne peut être résolu qu’à travers l’application du droit international. Le droit des Sahraouis à l’autodétermination est inaliénable, non négociable et imprescriptible.
Au plan de la sécurité régionale, le fait pour les autorités marocaines d’introduire l’entité sioniste dans l’espace maghrébin constitue, d’autre part, un acte des plus graves et totalement irresponsable.
Israël, qui s’implante au cœur du Maghreb avec l’accord d’un makhzen complice et consentant, est devenu un danger pour les peuples de la région.
El Moudjahid