Mes merles
Chaque année au printemps, la famille de merles qui a élu domicile dans mon jardin, s’agrandit et bientôt je vois apparaître des boules grises au bec jaune guidées pour leurs premières sorties par le cri strident et quelque peu inquiet des parents.
Mais rapidement ils s’émancipent et viennent tout près de moi me rendre visite. Hier soir, à la tombée de la nuit, assis sous la tonnelle, j’ai assisté à leur ballet, s’ébrouant sous la pluie de l’arrosage automatique, puis s’envolant vers le marronnier, avant de revenir se rafraîchir et trottiner à mes pieds en secouant les perles d’eau qui scintillaient sur leur noir plumage.
Aujourd’hui, en début d’après-midi, alors que le thermomètre indique 31° et que la chaleur semble avoir étouffé toute vie, papa merle perché dans l’arbre de Judée, nous offre un concert d’anthologie, enjoué, conquérant. Il déroule une cascade de notes dont la modulation est d’une extraordinaire créativité :
tourrrrwit…touwitou, touwitou…tiwit
tourrrouwit…tiwi
tiwou, tiwou
tourrrourwit…tiwi
tourrrwit…
Son chant me console de la démoralisante propagande de la télévision.