dimanche 5 décembre 2021
23h14
La participation d’autres chefs d’État revient avec insistance
"En tant qu’ancien ambassadeur, quel est votre avis sur les allégations faisant état de l’implication de certains pays voisins dans les évènements du 15 octobre 1987 ?", demande le parquet militaire au témoin Ismaël Abdoulaye Diallo.
M. Diallo répond que l’ancien président nigérien Seyni Kountché (Ndlr, président du Niger de 1974 à 1987), un ami personnel à lui, lui aurait confié, lors d’un voyage au Niger, que les présidents du Mali, de la Côte d’Ivoire et du Togo, d’alors, auraient contacté "Paris" pour organiser un "contre coup" à Ouagadougou, donc contre Thomas Sankara.
"Seyni Kountché a affirmé qu’il aurait personnellement appelé "Paris" pour dire que ce qui se passait au Burkina Faso ne les concerne pas. Il a même prévenu les dénoncer s’ils tentaient quoi que ce fut,", declare l’ancien ambassadeur à la barre.
Le témoin est revenu sur un fait qui a eu lieu en juillet 1987. Devant les éléments d’appréciation qu’il avaient de la situation de plus en plus hostile, il fit remarquer aux deux (Thomas Sankara et Blaise Compaoré) que la révolution était en train de s’étioler. Il affirme que, pour la première fois, les deux auraient reconnu les faits.
"Thomas Sankara m’a confié qu’au cours de son dernier voyage au Gabon, dès qu’il est descendu de l’avion et qu’il serra les mains de Oumar Ondimba Bongo (Ndlr, Ex président du Gabon du 2 décembre 1967 jusqu’à sa mort le 8 juin 2009), il lui a demandé qu’est-ce qui se passe avec Blaise Compaoré ?", se remémore-t-il.
Le président Thomas Sankara, aurait répondu, que lui même cherche à le savoir. Il ajoute qu’il (Blaise Compaoré) lui a proposé, s’il voulait le poste de vice-président, il allait le créer. Et Oumar Ondimba Bongo de répliquer : "Et si c’était son poste qu’il voulait".
Lefaso.net