Djoudi Attoumi est décédé dans sa 84e année, le 3 septembre, des suites du covid. On trouvera ci-dessous sa biographie publiée en juillet dernier par la Maison de la Culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. J’avais fait sa connaissance grâce à un ami commun, Braham Iherkouken et j’avais eu le privilège de le rencontrer à plusieurs reprises à Nîmes, à Ouzellaguen et à Bejaia notamment, lors d’une conférence que j’y avais prononcée et à laquelle il avait assisté. Officier de l’ALN, il avait fait partie des proches du Colonel Amirouche et je lisais avec grand intérêt ses livres qui relatent les actions du maquis de la WIII. Depuis plusieurs années, nous correspondions régulièrement sur les réseaux sociaux. J’adresse à sa famille et à ses proches mes condoléances profondément attristées.
Bernard DESCHAMPS
"Djoudi ATTOUMI, ancien officier de l'ALN est né le 16 novembre 1938 à Sidi Aich. Après des études commerciales à Alger en octobre 1952, il milite au sein du M.T.L.D en 1953. Agé à peine de 18 ans, il rejoint les maquis en 1956, au lendemain du congrès de la Soummam et affecté directement au PC de la Wilaya III où il eut à collaborer avec le colonel Amirouche et son équipe.
Il est affecté dans les zones 2, 3 et 4, soit la petite et la grande Kabylie avec la fonction de secrétaire de zone.
En 1961, il est promu officier par le colonel Mohand Oulhadj et affecté dans la vallée de la Soummam dévastée par l'opération Jumelles.
Avec une équipe d'officiers de l'Armée de libération nationale (ALN) comme Aissat Meziane, Zane Boualem, Benseghir Belkacem et Mezaoui Larbi, ils se donnent pour mission la réorganisation de la zone 3 durement éprouvée par les opérations Challe, l'organisation d'actions contre l'ennemi, la restructuration des maquis et de la population et surtout le rétablissement du moral des moudjahidine et des civils, durement mis à l'épreuve...
En avril 1962, Attoumi est désigné membre de la commission compétente locale du cessez-le-feu pour veiller à l'application des accords d'Evian pour les régions de Bejaia, B.B.A., M'sila et Bouira.
Le 5 août 1962, il est démobilisé de l'ALN, soit un mois après la proclamation de l'indépendance pour participer à la construction du pays.
Il fut nommé directeur de l'hôpital de Bouira et ensuite dans d'autres wilayas, puis élu président de l'APW de Bejaia
En juin 1986, il a prend sa retraite pour se consacrer à l'écriture de livres sur la Révolution algérienne."
ŒUVRES :
• Le colonel Amirouche entre légende et histoire. 2004
• Avoir 20 ans dans les maquis. Journal de guerre d'un combattant de l'ALN en wilaya III (kabylie), 1956-1962. 2005
• Colonel Amirouche à la croisée des chemins. 2006
• Chroniques des années de guerres en Wilaya III. 2008
• Récits de guerre Wilaya III de 56 à 62.
• Les appelés du contingent, ces soldats qui ont dit non à la guerre. L'Harmattan, 2012
• Tahar Amirouchen : essentiel qui dirigea l'etat major de la Wilaya III. Rym Attoumi Editions, 2014
• Le colonel Salah Zamoum : entre controverses et vérité. Rym Attoumi Editions, 2014
• Les Femmes combattantes dans la guerre de libération nationale 1954-1962 : ces héroïnes restées dans l'ombre. Rym Attoumi Editions, 2014
• Le colonel Amirouche, l'heure de vérité. 2016
* « CHRONIQUES DES ANNÉES DE GUERRE EN WILAYA III » 2 tomes.
T.1 Crimes sans châtiments
T.2 Les combattants d'une juste cause
(Photo; Quotidien Liberté DZ)