Les 27, 28 et 29 août, la Commune de Le Martinet a fêté ses 100 années de gestion communiste. Ella a reçu à cette occasion la visite de Fabien Roussel secrétaire national du Parti communiste Français. On trouvera ci-dessous le texte de la préface que les organisateurs/trices m’avaient demandé de rédiger pour l’ouvrage qui retrace quelques-uns des principaux évènements qui ont marqué la vie de la plus ancienne municipalité communiste de France.
Bernard DESCHAMPS
Entre massifs schisteux revêtus de chênes-verts et de pins, de bruyère et de fougères et vallée carbonifère, la commune du Martinet irriguée par l’Auzonnet, cultive le souvenir de son passé industriel. A la fin du XIXe siècle, l’exploitation minière a succédé aux forges (martinets) familiales du Moyen-Age qui avaient donné son nom au hameau de Saint-Florent-sur-Auzonnet, puis, à partir de 1921, à la commune du Martinet. Le village des cloutiers s’est alors métamorphosé en cité des mineurs de charbon, les « gueules noires » qui, en 1945 après la tragédie de la Seconde guerre mondiale, ont permis à la France de se relever.
Le Martinet et sa population sont emblématiques de l’évolution industrielle de notre région et de la France. La mine qui avait assuré sa prospérité, est aujourd’hui fermée, mais le terril de Trélys en conserve jalousement la mémoire. Fait remarquable – car ce n’est pas le cas dans toutes les anciennes régions minières - la population du Martinet est restée fidèle aux engagements politiques de ses origines. Elle a vécu toutes les étapes de l’évolution du Parti Communiste Français depuis le Congrès de Tours en 1920. Ses dirigeants nationaux ont tous honoré Le Martinet de leur présence. Maurice Thorez, alors secrétaire général du PCF, a présidé en 1959 le 40e anniversaire de gestion municipale d’Isidore Michel, maire depuis 1919 de Saint-Florent-sur-Auzonnet dont dépendait le hameau du Martinet, puis de la commune du Martinet en 1921. J’ai eu la chance, comme je le raconte dans un de mes livres, de vivre cet évènement historique. Privilège de l’âge, j’ai connu tous les maires communistes du Martinet : Isidore Michel, Aimé Giraud, André Fabre, Marcel Diet, Charles Diet, André Deleuze et Michel Mercier. Ils furent et ce sont à la fois des lutteurs et des réalisateurs, des rassembleurs ayant la passion de l’union. La commune a donné d’éminents dirigeants au mouvement ouvrier de notre pays, parmi lesquels Elie Duguet qui partit combattre Franco dans les rangs des Brigades Internationales et Victorin Duguet, Secrétaire général de la Fédération nationale CGT des travailleurs du sous-sol de 1945 à 1956 et premier Président des Charbonnages de France en 1946-1947. J’ai beaucoup appris auprès d’un ancien mineur du Martinet, André Fabre qui fut également maire d’Aigues-Mortes et dont je fus le premier adjoint.
Les élus municipaux et cantonaux dont l’engagement est enraciné dans les combats de cette région qui ont nourri leur idéal, ont en retour profondément marqué ce territoire. C’est cette épopée faite de dévouement et de fidélité au peuple que relate cet ouvrage au travers des réalisations municipales qui ont jalonné ces 100 années.
J’ai lu ce livre avec émotion et j’y ai pris beaucoup de plaisir. Ses auteurs doivent être remerciés et félicités pour ce travail remarquable. Je suis persuadé que nombreux seront les lecteurs qui eux aussi l’apprécieront. Il rappelle aux plus anciens des souvenirs et il permet aux plus jeunes de belles découvertes.
Bernard DESCHAMPS
Ancien député du Gard