(Dernière mise à jour, le 25 août 2021 à 18h/12)

Douze auteur(e)s* africain(ne)s et européen(ne)s,  économistes, sociologues, ingénieur(e)s, ancien(ne)s ministres ont apporté leur contribution à Résistances africaines à la domination néocoloniale (Editions du Croquant, mars 2021).

La préface, signée de l’ancienne ministre malienne de la Culture et du Tourisme,    Aminata Traoré, sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré entre 1997 et 2000, dresse un état des lieux au Mali  où les interventions militaires de Hollande puis de Macron – qui n’avaient pas été demandées par  les autorités maliennes de transition - ont fait « six mille morts civils et militaires […] des dizaines de milliers de déplacé-es, de réfugié-es et de blessé-es ».  Dans toute l’Afrique, « La sécurité humaine et l’écologie – nous dit-elle -  sont mises à mal depuis des décennies par des politiques néolibérales qui sont délibérément exclues du débat électoral ».

Ces politiques sont déclinées au travers de onze contributions et de six précieuses annexes, synthétisées dans une riche Introduction de la coordinatrice de l’ouvrage, Martine Boudet :  le néocolonialisme françafricain, la zone Franc et le Franc CFA, les accords bilatéraux et le pillage des ressources, dettes illégitimes et programmes d’ajustement structurel, l’Europe et les pays africains, démocratisations bloquées…

Parmi l’ensemble des études publiées, toutes d’une grande richesse, j’ai été particulièrement sensible à l’entretien avec  Saïd Bouamama au sujet de la nécessaire réparation des spoliations et des pillages coloniaux.

Ces 264 pages sont bien évidemment éclairées par la mise en lumière des résistances africaines « à la fois afrocentrées et à visée universelle » et l’accent est mis sur notre devoir de solidarité.

Bernard DESCHAMPS

*Jacques Berthelot (conseil scientifique d’Attac-France) ; Saïd Bouamama (militant du FUIQP) ; Martine Boudet (conseil scientifique d’Attac-France, membre du collectif  Pour l’annulation du sommet France-Afrique-Montpellier) ; Thierry Brugvin, enseignant en sociologie politique ;   (secrétariat de Bamako) ; Esmathe Gandi (ex-président d’Attac-Togo) ; Claude Layalle, ingénieur en coopération ; Gus Massiah (conseil scientifique d’Attac-France) ; Marie-Paule Murail (ancienne co-présidente d’Artisans du Monde) ; Kako Nubukpo (ancien ministre de la Prospective du Togo) ; Ndongo Samba Sylla (Fondation Rosa Luxemburg-Sénégal) ; Aminata Traoré (ancienne ministre, militante altermondialiste).