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17 juillet 2021 6 17 /07 /juillet /2021 15:14

Poème

Qui de toi ou de moi est l’étranger de l’autre ?

Si tu me manques, c’est parce que tu es mon frère, toi homme aux multiples visages.

Je voudrais me reposer au creux de ta différence ;

Reviens au rivage de mes bras, chantons ensemble cette mélodie de paix.

 

Prononcer ton nom m’est douleur, toi, Amour.

Tu as désarmé mon cœur et me voici à nu, l’âme nouée de nostalgie.

Hiver. Printemps. Eté. Automne.

Le soleil est là, réveillant leurs léthargies et leurs absences, électrisant leurs présences.

Quand le soleil est là, oui, de l’un à l’autre, ils sont vraiment présents.

L’ombre et la lumière les transpercent, ils osent se laisser traverser par des rayons sonores audacieux.

Fracas joyeux, la lumière pulse en eux à l’aube de leurs vies, transparence retrouvée

quand le matin se lève,

quand l’astre les ramène à la vie.

De la lumière, ils se nourrissent comme on se nourrit de pain et de beauté.

De la lumière, ils s’enivrent comme on s’enivre de vin et de volupté.

Et si les aimés se rêvent au soleil, c’est parce que, la nuit,

ils dévorent des croissants de lune en se regardant les yeux dans les yeux.

Et si les aimés s’aiment au soleil, c’est parce que, la nuit,

ils voient des continents réconciliés dans leurs corps mêlés.

 

"Au mois de mai, Fleurit la rose,

Mon âme s’obscurcit,

Elle souffre d’amour.

Le rossignol chante,

Et soupire d’amour,

La passion me tue,

Ma douleur redouble.

Viens plus vite, ma colombe,

Plus vite viens à moi,

Plus vite toi mon âme,

Car je me sens mourir.

Je me suis enamouré d’un courant d’air,

De l’air d’une femme, D’une femme très belle,

Belle de mon cœur."

 

De l’Algérie, mon cœur sillonne ton cœur :

Non, je ne t’oublierai pas.

On a voulu me faire taire,

Mais mon chant est plus puissant

 

Il t’a réveillé dans la nuit

Il t’a dit de m’attendre, toi, mon amant.

 

Habibi, je dirai sans cesse les mots de tendresse qui habitent ma détresse.

Ma plainte d’amour sera douceur à ton oreille.

Je dirai le sentiment tenace qui nous lie par-delà nos absences

et dans la maison qui abritait nos rêves, je déposerai des larmes d’espérance.

 

J’ai esquissé un arc de ma rive à ta rive

Et, bohémienne, musicienne,

Je t’ai ensorcelé de mon chant vagabond à Üsküdara.

Mes yeux joueront pour toi ce soir, mon bien-aimé.

Que la peau de tes tambours résonne, po/ésie !

 

A Alger, je me suis arrêtée et la mer j’ai regardée, eau de vie partagée dans la coupe de nos rencontres par-delà les frontières.

Salam !

Trinquons à la richesse de nos voix qui se mêlent,

Unité d’un bord à l’autre de la Méditerranée.

 

Mais les jours passent, et les cœurs se font impatients  

A quand la plénitude des regards qui se trouvent?

Les peuples et les amants aspirent aux retrouvailles

De rive en rive, le temps travaille les âmes

Laissons-le faire fleurir les amandiers du chemin

Laissons-le habiller les solitudes sans fin.

Dans le désert bruyant de silence, la vibration des caravanes énamourées se fait entendre.

Un oiseau a fait son nid dans les trilles de nos rencontres et fredonne le désir pluriel d’exister, ensemble.

 

Et soudain c'est la fête.

Les enfants chantent à tue-tête.

Le soleil a fait mûrir les fruits.

Gorgés maintenant de sons et de bruits

L'amante a retrouvé son amant.

Laissons-les s'adonner au présent

 

À l'horizon la lune a allumé le ciel.

Et autour du feu les peuples dansent réunis.

La transe musicienne clame la joie retrouvée.

La danse des éléments exprime une incroyable vitalité.

 

Marion Deneux

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