Loin de la télé par un matin calme
Matin de juin. L’ombre enveloppe encore le massif des lilas. Un premier rayon de soleil éclabousse les vitres et nimbe d’or le feuillage touffu des grands arbres du jardin. J’ai éteint la télé et, assis sous la tonnelle, loin des « éléments de langage » que martèlent de façon répétitive, comme des robots, des journalistes formatés, je me laisse envahir par le calme de ce matin d’été. Une brise légère caresse les branches du cèdre qui se balancent doucement. Le marronnier s’ébroue comme un animal endormi. Un oiseau pépie dans les cyprès et deux moineaux viennent picorer à mes pieds.
La douceur de vivre loin du tumulte, des cris de haine, de la violence de ce monde sur lequel souffle un vent mauvais. Des agressions, des crimes, relatés avec une jouissance malsaine dont la résonnance amplifiée par les chaines en continu, créé un climat de peur de nature à faire accepter la limitation des libertés.
Sous ma glycine, j’éprouve les joies simples de l’homme en harmonie avec la nature, mais cet engourdissement bienfaisant n’est que passager. Le grondement sourd du tumulte de ce monde ancien qui résiste à l’émergence d’un monde nouveau, continue de rouler comme un torrent furieux au fonds de ma conscience. Ce merveilleux moment de calme m’a cependant redonné la force d’affronter notre monde en folie.
La gifle
Je condamne cet acte. Quel qu’en soit l’auteur. Ma condamnation eût été la même s’il n’avait pas été royaliste. S’attaquer physiquement au Président de la République, c’est s’attaquer à la République elle-même. Si bourgeoise soit elle, je la préfère à la dictature. Cet acte condamnable, qui témoigne du refus de l’agresseur d'accepter le débat démocratique est lamentable et dérisoire. Je suis de ceux qui veulent changer le monde. Nous n’y parviendrons que par la conviction et la mise en mouvement du plus grand nombre.