El MOUDJAHID.COM : Quotidien national d'information
23 septembre 2020
Les spécialistes saluent la décision prise par le chef de l’Etat, lors du dernier Conseil des ministres, portant création d’un complexe hospitalo-universitaire dans la capitale, d’une capacité d’accueil de 700 lits.
«C’est une excellente nouvelle», déclare le docteur Mohamed Bekkat-Berkani, président du Conseil national de l’Ordre des médecins. Une importante décision visant à mettre fin définitivement au recours aux soins à l'étranger. Le Dr Bekkat, également, membre du Comité national de veille et de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus en Algérie, a indiqué que «c’est un établissement que nous attendions depuis 20 ans et que nous avons toujours revendiqué. Nous remercions le Président de la République d’avoir pris cette décision malgré les contraintes financières que subit l’Algérie». Pour ce spécialiste, la réalisation d’établissement de référence à Alger, Oran, Constantine, Annaba et une grande métropole au Sud, sera à même de donner des soins de haut niveau. Il dira que ce complexe hospitalo-universitaire doit être une construction en hauteur pour mutualiser les moyens. Le Dr Bekkat souligne la nécessité de le doter de matériels modernes aptes à faire les diagnostics les plus pointus et les interventions chirurgicales les plus précises.
«Tout cela doit être accompagné par la formation du personnel médical et paramédical sur les techniques les plus avancées, par des spécialistes étrangers et de mettre à leur disposition toute possibilité de s’épanouir y compris les conditions socioprofessionnelles pour qu’ils soient à la hauteur de leurs missions». Le président du Conseil national de l’Ordre fera savoir que le complexe aura la charge d’effectuer des diagnostics et de prendre en charge les malades qui nécessitent un transfert à l’étranger en matière de chirurgies précises comme les chirurgies cardiaques et autres soins médicaux de haut niveau.
Selon le Dr Bekkat, il serait souhaitable de l’étendre à d’autres métropoles pour éviter la forte demande. Parmi les pathologies qui nécessitent des transferts à l’étranger, il cite le cas de certains cancers diagnostiqués tardivement ainsi que certaines maladies en pédiatrie.
Nécessité de réfléchir sur la médecine de demain
Le Dr Bekkat souligne l’existence de capacités algériennes capables de prendre en charge cet ambitieux projet et qu’il faut juste les parfaire et les former. «Il y a beaucoup de pays amis qui ne demandent qu’à nous aider à former nos jeunes médecins», a indiqué le spécialiste qui relève la nécessité d’une réflexion pour promouvoir davantage le domaine de la santé en Algérie. «L’Agence nationale de sécurité sanitaire, installée par le Président de la République, doit réfléchir sur la médecine de demain en Algérie en fonction de la transition épidémiologique et en fonction des moyens financiers du pays».
De son côté le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, le Dr Lyes Merabet, salue l’initiative et souhaite que d’autres centres hospitalo-universitaires soient répartis sur l’ensemble du territoire national avec des espaces de formation et de recherche entourés d’hôpitaux généraux et de structures légères.
Le Dr Lyes Merabet plaide pour un système régionalisé devant être doté de laboratoires de référence avec des annexes de facultés de médecine à proximité des structures. Le Pr Tahar Rayane, chef de service néphrologie au CHU Nefissa-Hamoud (ex-Parnet), a relevé l’importance de la décision prise par le Président Tebboune qui constitue un plus pour le système de santé en Algérie et un plus dans la prise en charge des malades.
«C’est une très bonne chose dans la mesure où nous allons assurer la prise en charge de toutes les pathologies qui nécessitaient un transfert à l’étranger», a noté le Pr Rayane qui précise que beaucoup d’Algériens partent en Tunisie ou en Turquie pour effectuer des soins qui peuvent être pris en charge en Algérie mais avec un plateau technique et des compétences nationales. Pour le chef de service néphrologie, il faudrait prévoir au sein de ce complexe hospitalo-universitaire un service pour la transplantation du foie qui pose actuellement problème en Algérie. «Il n’y a pas d’équipes algériennes formées qui prennent en charge ce genre d’interventions», et qu’une réflexion doit être faite pour doter ce complexe d’un service de transplantation d’organes à partir de personnes décédées.
Pour le néphrologue, les caisses de sécurité sociale doivent jouer le jeu en octroyant aux malades les prises en charge au niveau de cet important complexe pour assurer son fonctionnement.
Kamelia Hadjib