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4 juin 2020 4 04 /06 /juin /2020 14:23

El MOUDJAHID.COM : Quotidien national d'information

Mise à jour jeudi 04 juin 2020

M. Sabri Boukadoum : Nécessité d’un consensus national sur la politique extérieure du pays

(Voir ma note en bas de page. Bernard Deschamps)

Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a mis l’accent, hier à Alger, sur la nécessité d’aboutir à un «consensus national» sur la politique extérieure du pays.

Lors d’une séance de travail avec les membres de la Commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté nationale à l’étranger de l’Assemblée populaire nationale (APN), présidée par Abdelkader Abdellaoui, président de ladite commission, M. Boukadoum a affirmé que «les secteurs de la politique extérieure et de la défense nationale doivent faire l’objet d’un consensus national à l’intérieur du pays». Il ajoutera qu’«il ne faut pas qu’il y ait des différends sur ces deux secteurs, dont les prérogatives relèvent du président de la République, comme c’est le cas dans tous les pays du monde».

 «La direction de la politique extérieure bénéficie d’un intérêt soutenu au sein du programme global du renouveau national et d’édification d’une Algérie nouvelle», et ce, en accordant à notre pays «la place qui lui sied, dans le cadre des principes connus de la diplomatie algérienne, a-t-il soutenu.

A cet effet, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé ces principes qui sont : «le respect de la souveraineté des pays, de leur indépendance et de leur intégrité territoriale ; la non-ingérence dans les affaires internes des pays ; le respect des règles de bon voisinage ; le règlement pacifique des conflits et le soutien des causes justes».

 «L’action diplomatique est adaptée sur la base de la triptyque : souveraineté, sécurité et développement» de façon à assurer «la défense des intérêts suprêmes de la Nation ; la préservation de la sécurité nationale et la réalisation d’une décision souveraine et indépendante avec une meilleure exploitation des opportunités de partenariat et de coopération au service du développement».

 

La diplomatie accorde un intérêt particulier à l’Afrique

M. Boukadoum a réitéré les principes sous-tendant la diplomatie algérienne, à savoir le respect de la souveraineté ; l’indépendance et l’intégrité territoriale des Etats et la non-ingérence dans leurs affaires internes ainsi que le respect des règles de bon voisinage, soulignant l’intérêt particulier qu’elle accorde à l’Afrique, surtout à la région du Sahel et à son environnement immédiat (Maroc, Méditerranée, Sahara occidental, Europe et Monde arabe). M. Boukadoum a évoqué les positions de l’Algérie et l’action de sa diplomatie concernant la question du Sahara occidental, la situation en Libye et la question palestinienne, affirmant que la diplomatie œuvre à la matérialisation de ces grandes orientations.

Il a réitéré le soutien de l’Algérie au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et son appel à accélérer la désignation d’un nouvel Envoyé personnel du SG de l’ONU.

«L’Algérie poursuit ses efforts pour sensibiliser la Communauté internationale, particulièrement le Conseil de sécurité, à l’importance du traitement de cette question qui n’a que trop duré, avec le sérieux et la responsabilité nécessaires, à la lumière des décisions de la légalité internationale et de la doctrine de l’ONU en matière de décolonisation», a-t-il dit.

Concernant la Libye, il a déclaré qu’«en dépit des graves développements sur le terrain, l’Algérie, forte de la grande confiance que lui témoignent les parties libyennes, poursuit ses efforts pour atténuer les tensions et convaincre les différentes parties de l’importance de reprendre le processus de règlement politique.

L’Algérie intensifiera ses contacts et ses efforts avec l’amélioration de la situation sanitaire mondiale pour encourager les Libyens à revenir à la table des négociations», a affirmé M. Boukadoum, précisant que l’Algérie suivait avec intérêt les différentes initiatives libyennes en faveur de la relance du processus politique.

Le ministre a indiqué que l’Algérie continuait son soutien au droit inaliénable du peuple palestinien à l’établissement de son Etat indépendant avec El-Qods comme capitale, à travers l’application des résolutions de la légalité internationale et le rejet de la politique du fait accompli.

La diplomatie attache «un intérêt particulier à la promotion de la dynamique de coopération, de partenariat et d’intégration au sein de tous les espaces auxquels elle appartient», a fait valoir M. Boukadoum.

Elle «s’emploie à promouvoir l’intégration africaine en encourageant la coopération économique et les échanges commerciaux de même qu’elle s’attelle à renforcer la coopération dans les cadres maghrébin, arabe et islamique, tout en poursuivant sa coopération au sein des différents cadres méditerranéens», a rappelé le ministre.

Et d’ajouter que la diplomatie algérienne «prône une politique équilibrée et pragmatique dans ses relations avec les différents partenaires dans le cadre d’une approche gagnant-gagnant fondée sur le respect mutuel, la réciprocité et l’équilibre des intérêts. Le but étant de maximiser les opportunités de partenariat économique, de drainer les investissements étrangers, de promouvoir les exportations algériennes et de valoriser la destination Algérie en collaboration avec les différents secteurs concernés», a-t-il précisé. M. Boukadoum a souligné que les corps diplomatique et consulaire accordaient un intérêt particulier à la communauté et aux compétences établies à l’étranger.

Le président de la Commission des affaires étrangères, Abdelkader Abdellaoui, estimant que cette rencontre «ne manquera certainement pas de susciter les interventions des parlementaires sur les questions cruciales de l’heure».

 

Œuvrer sans relâche à redonner  à l’Algérie la place qui lui sied

Le ministre a affirmé l’attachement des hautes autorités du pays à accorder à l’Algérie la place qui lui sied dans le cadre des principes bien connus de la diplomatie algérienne, plaidant pour la défense des intérêts suprêmes de la nation, la préservation de la sécurité nationale et la réalisation de la décision souveraine indépendante. La direction de la politique extérieure, qui relève des prérogatives du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, «bénéficie d’un intérêt soutenu au sein du programme global du renouveau national et d’édification d’une Algérie nouvelle», et ce, en accordant à notre pays «la place qui lui sied, dans le cadre des principes connus de la diplomatie algérienne», a-t-il soutenu.[…]

 «Si nous voulons défendre notre pays, il y a deux domaines où il faut un consensus, à savoir les affaires étrangères et la défense, des domaines relevant des prérogatives du Président de la République, comme c’est le cas dans 90% des pays du monde», a-t-il dit. «Nous pouvons être en désaccord comme pour la loi de finances, ce qui est normal dans toute démocratie, mais pour les affaires étrangères et la défense, il vaut mieux pour tous les Algériens, ou pour le plus grand nombre possible d’Algériens, leurs représentants et le gouvernement d’emprunter une seule voie et d’exprimer une seule position».

(Note de Bernard Deschamps : Le ministre a confirmé la politique traditionnelle de l'Algérie en faveur de la Palestine et de l'autodétermination du peuple sahraoui, mais il n’a pas évoqué la proposition de modification de la Constitution ouvrant la voie à des interventions éventuelles de l’armée hors des frontières de l’Algérie, en rupture avec sa doctrine  de non-intervention. La dernière phrase du ministre devant la commission des Affaires Etrangères de l’APN, citée plus haut,  peut-elle être interprétée comme un rejet de cette proposition  à laquelle s’opposent un grand nombre d’Algériens attachés à la politique de paix de leur pays ?)

(Photo, Algerie 1)

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