Comité de Libération de Roland Veuillet Communiqué, 21.12.2019:
Roland Veuillet est toujours incarcéré à la prison de Nîmes. Il y poursuit sa grève de la faim et de la soif depuis 9 jours et s’affaiblit visiblement selon les témoignages de ses avocats et de la personne qui a enfin pu le voir au parloir. Interrogé par un élu de Petite Camargue, M. Le Préfet du Gard a déclaré ne pas être inquiet pour sa santé.
Tous les deux jours entre cinquante et cent cinquante personnes vont se faire entendre devant les murs de la prison. Elles et bien d’autres ne sont pas rassurées par la communication préfectorale. Elles se demandent combien de temps ces gens trouveront-ils la santé de Roland normale ?
Ayant examiné les faits, la Ligue des Droits de l’Homme nous communique à propos d’une tendance systématique actuelle, la criminalisation de l’action militante. Elle en décrit les mécanismes trop connus désormais : « Utilisation déraisonnée de procédures expéditives, utilisation systématique et dévoyée de poursuites pour délits « fourre tout » bien commodes ».
Roland n’aurait pas parlé en ces termes ou en aurai rajouté d’autres mais c’est bien ce qu’il voulait dire en procès pour les Gilets Jaunes tous ensembles. Après avoir tergiversé et reporté deux fois, pour des délits fourre tout bien commodes, c’est en prison que la Justice l’a envoyé pour préparer sa défense, utilisation déraisonnée de procédures expéditives. La panoplie d’un monstre policier et judiciaire est complète.
Si la Justice ne sait reconnaître qu’elle n’a pas rempli sa mission impartiale et proportionnée, avec les Gilets Jaunes en général et de manière exemplaire avec le cas de Roland, c’est bien qu’elle s’est subordonnée, par ordre ou par inclinaison naturelle, à une politique qui s’appuie sur une légitimité démocratique incertaine, contestableet contestée.
Une politique qui s’appuie, faute de mieux, sur une police dévoyée ce que la récente affaire du faux monnayeur du commissariat de Nîmes révélée dans la presse ne peut que conforter. Précisément le même commissariat qui s’acharne contre Roland et dont il a dénoncé certains des agissements. L’ensemble accrédite son témoignage sur une possible manipulation policière lors de l’incendie le 31 Décembre dernier de l’entrée de l’Hôtel des Impôts.Aucune enquête n’a suivi pour invalider ce témoignage et nous pensons que la perquisition chez Roland n’avait d’autres buts que de faire disparaître d’éventuels autres témoignages qu’il aurait rassemblés. Quelle fausse monnaie nous distribue- t-on sous alibi de maintenir l’ordre public ?
La Justice doit reconnaître qu’elle s’est placée dans une impasse. Notre camarade se dit déterminé à poursuivre jusqu’au bout et nous savons que ce n’est pas là parole en l’air. Un jeu dangereux est en cours et la seule issue raisonnable en apparaît désormais sa libération immédiate. Il pourra ainsi, si c’est encore possible, préparer lucidement sa défense. Doit-on lui refuser aussi ce droit ?
Avec l’état d’urgence récemment banalisé par la loi nous avons donné une arme dangereusement chargée à un Etat autocrate qui conçoit mal que les citoyens dont il n’est que le mandataire puissent seulement contester. Le coup est fatalement parti et c’est un droit constitutionnel à la liberté d’expression et d’opinion qui en a été victime. Nous demandons à tous d’agir, en conscience, pour lui restaurer toute la vigueur qu’on peut lui souhaiter. La démocratie ce n’est pas tous les cinq ans.
Liberté pour Roland Veuillet, amnistie de tous les Gilets Jaunes.