Aujourd’hui : SAISONS…ROLAND VEUILLET.
SAISONS
Elles m’ont accueilli hier matin en arrivant à Soudorgues. Nichées sur les marches de l’escalier de pierres, mutines, leurs pétales blancs narguaient les feuilles rousses tombées de la glycine dépouillée de sa parure. Holà ! les violettes vous vous trompez de saison !
ROLAND VEUILLET
J’ai roulé vite (ne le dites pas à mes enfants) pour être à 13h.30 au tribunal de Nîmes où était jugée la demande de mise en liberté de Roland Veuillet emprisonné depuis le 12 décembre pour avoir refusé de se soumettre aux injonctions abusives d’un policier. Le soir de Noël, à l’appel du comité pour sa libération, nous étions devant la prison. Le quartier était lugubre avec ses hauts murs éclairés d’une lumière blafarde, mais nos chants et nos slogans répercutés par mégaphone lui disaient qu’il n’était pas seul.
Le procureur dans ses réquisitions a insisté sur la nécessité de le maintenir en prison, mais il a mis le tribunal en garde au cas où celui-ci serait tenté de le libérer, surtout lui interdire de participer aux manifestations du 9 janvier pour les retraites. Mesurons bien ce que signifient à la fois cet emprisonnement d’un militant syndical et l’atteinte au droit de manifester par la courroie de transmission du pouvoir macronien.
Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur. Roland Veuillet est libre. Sous conditions, mais libéré de la prison, ce qui va lui permettre de se soigner afin de retrouver la santé après sa grève de la faim qui l’a durement éprouvé.
La finance mondialisée dont Macron est le fondé de pouvoir se sent menacée. Elle est prête à tout pour conserver le pouvoir et maintenir ses privilèges. A ce stade de pourrissement du capitalisme, les améliorations à la marge sont de plus en plus problématiques. C’est tout le système qu’il faut changer, afin de passer à une société pour l’humain et non plus comme aujourd’hui pour le profit d’une minorité. Les médias aux ordres ne s’y trompent pas, ainsi Christophe Barbier, l’homme à l’écharpe rouge qui, ces jours derniers sur BFMTV, pour effrayer les auditeurs agitait le spectre de Lénine.
Face à un système versaillais par nature, beaucoup d’efforts seront nécessaires pour changer de société. Rappelons-nous la Commune de Paris en 1871. Créons des rapports de forces qui paralysent la volonté répressive de l’adversaire de classe. Partout dans le monde, les peuples se lèvent. Ils sont parfois contraints temporairement à des reculs mais ils finissent toujours par triompher.
Bernard DESCHAMPS
27 décembre 2019