Le Comité gardois pour la libération de Louisa Hanoune et de tous les emprisonnés politiques d’opinions, communique :
Cette nouvelle rencontre avec la presse a lieu un 17 octobre, date anniversaire du pogrom du 17 octobre 1961 à Paris, que nous commémorons chaque année devant le Palais de Justice de Nîmes.
Date symbolique donc pour vous informer de la poursuite de notre campagne pour la libération de Louisa Hanoune et de tous les prisonniers politiques, d’opinion en Algérie.
Cette campagne est entrée dans une nouvelle phase avec sa condamnation à 15 ans de prison ferme dans la nuit du 24 au 25 septembre, après un procès expéditif et non public devant le tribunal militaire de Blida.
Ses avocats ont démontré l’inanité des accusations portées contre elle de « conspiration en vue de porter atteinte à l’autorité du commandant de l’institution militaire » et « conspiration contre l’autorité de l’Etat ».
En la condamnant à la même peine que le frère et conseiller spécial de l’ancien Président, le Tribunal militaire a voulu décrédibiliser l’action d’une dirigeante politique qui combat à visage découvert.
Depuis quelques semaines, les arrestations de dirigeants politiques pour délit d’opinion se sont multipliées. C’est le cas entre autres de Hakim Addad, un des dirigeants du RAJ (Rassemblement Action Jeunesse) qui a participé à la journée L’Algérie en mouvement le 21 septembre au Prolé à Nîmes. Mais Louisa Hanoune est actuellement la seule dirigeante politique à avoir été condamnée.
Son parti, le Parti des Travailleurs, affirme dans un communiqué du 12 octobre : « Louisa Hanoune est jetée arbitrairement en prison pour faire taire une voix porteuse de la révolution et du combat contre toute remise en cause de la souveraineté nationale. » Une défenseure du secteur public, au moment où le pouvoir s’apprête, pour séduire les « investisseurs étrangers », à faire voter une nouvelle loi sur les hydrocarbures qui remet en cause leur statut d’entreprise publique et à supprimer dans la Loi de finance pour 2020 la règle des 49/51 qui impose depuis 2009 aux capitaux étrangers d’être minoritaires dans les montages financiers avec l’Algérie.
« La précipitation à promulguer cette nouvelle loi […] – note un avocat d’affaire dans un quotidien algérien du 7 octobre – « s’explique, il me semble, par des pressions et des tractations internationales ». « De l’aveu même du ministre de l’énergie - remarque pour sa part le PT - cette loi a été élaborée en concertation avec les « majors du pétrole » c’est-à-dire les plus grandes multinationales pétrolières. » Et il ajoute : « Le gouvernement …annonce des assises pour ce mois de novembre pour […] faire étudier des propositions pour faire reculer l’âge de départ à la retraite à 65 ans au lieu de 60 actuellement, réduire le taux des pensions de 80% actuellement à 60%, ramener l’indice de calcul des pensions de 2,5 à 2,3 et la base de calcul des annuités sur les 10 dernières années au lieu de 5 » actuellement.
L’Alternative démocratiques qui réunit des partis qu’en France nous qualifierions de gauche, a déclaré le 6 octobre ces « décisions économiques illégales et illégitimes et pour la première fois dans la grande manifestation de vendredi dernier, les manifestants ont lancé des slogans contre cette révision de la loi sur les hydrocarbures et contre la suppression du 49/51. «…les manifestants ont unanimement crié au bradage de la richesse nationale… » écrit l’agence algérienne TSA. C’est nouveau.
Le mouvement populaire en cours (le hirak) est en pleine évolution. Rien n’est joué quant à l’issue de l’épreuve de force engagée avec le pouvoir. Il en est de même pour Louisa Hanoune et les autres prisonniers politiques. On peut obtenir leur libération. Mais il faut pour cela amplifier notre campagne. C’est l’objectif des dispositions que nous avons prises avec une nouvelle pétition et deux réunions publiques à Nîmes et Alès.
Le Comité gardois, le 17 octobre 2019