Concert au Castellas
Le soleil couchant embrase le château Le Castellas à Saint-Bonnet-de-Salindrenque dont il magnifie la façade mordorée. Le public peu à peu envahit la cour dans laquelle le Quatuor à Cordes Girard va ce soir se produire. Les projecteurs sculptent les fenêtres à meneaux et créent une atmosphère mystérieuse.
La fratrie du quatuor Girard, Hugues et Agathe au violon, Lucie au violoncelle et Odon à l’alto, a mis au programme de ce 44e Festival du Vigan, Guillaume Lekeu (1870- 1894), Ludwig Van Beethoven (1770-1827) et Franz Schubert (1797-1828).
Le quatuor de Guillaume Lekeu, mort à l’âge de 24 ans, lui a été inspiré par Jonas 2.8 : « La douleur profonde dont mon âme a été saisie ». Le violoncelle bat sourdement comme un cœur en souffrance, tandis que les violons et l’alto font entendre successivement ou ensemble une longue plainte traversée de sanglots déchirants.
Beethoven était déjà atteint de surdité quand il composa le Quatuor n°7, opus 59. Il chercha alors, en surmontant son handicap, le réconfort dans la musique. Celle-ci exprime le combat entre la douleur, le désespoir et l’amour de la vie. C’est la vie qui triomphera.
Le thème de La jeune fille et la mort, de Franz Schubert, est proche du quatuor précédent de Beethoven. A la longue et douloureuse plainte du violoncelle qui monte inexorablement, répondent les paroles de réconfort de la jeune fille à son amoureux éconduit. A la douleur indicible qu’éprouve celui-ci, va succéder une profonde mélancolie mais le quatuor se termine sur une fiévreuse chevauchée. La vie, malgré tout.
Il faut l'audace de la jeunesse pour oser une telle programmation. La fraîcheur, la spontanéité et la sensibilité de ces jeunes artistes – ils ont entre 28 et 36 ans – ont séduit le public ( pas tout à fait jeune…) qui les a longuement ovationnés.
L’Algérie toujours
Le hirak se poursuit. Le mardi, les étudiants. La population, le vendredi. Uni dans la rue contre le système, mais divisé sur l’après. Le dialogue national prôné par le pouvoir en place pour organiser l’élection présidentielle et accepté par des partis, des personnalités et des associations, a du plomb dans l’aile car le panel chargé de le piloter ne fait pas consensus. La plateforme pour une transition démocratique proposée par 7 partis que l’on peut qualifier de gauche et qui donne la priorité à l’élaboration d’une nouvelle constitution est, semble-t-il, loin pour l’instant d’être majoritaire. Poursuivre le mouvement en passant à la désobéissance civile, ou à la grève générale ? Ce questionnement rencontre un écho croissant. D’aucuns craignent une radicalisation alors que jusqu’à maintenant le mouvement a été pacifique et, contrairement à ce qui s’est passé en France avec les Gilets jaunes, la répression relativement modérée. Des voix s’interrogent : faut-il poursuivre le hirak alors que des menaces contre l’Algérie se précisent aux frontières ?
Les éventuels va-t-en-guerre, s’y casseraient les dents, car au-delà des polémiques, le patriotisme algérien est très fort et le pays dispose d’une armée entraînée et bien équipée.
La Fête de l’alto
La 7e Fête de l’alto sous la direction artistique de Pierre-Henri XUEREB aura lieu du 19 au 24 août à Lasalle (30), Les Plantiers et Saint-Jean-du-Gard. Ne ratez pas cet évènement musical avec la participation d’artistes internationaux.
Renseignements et réservation 06 76 21 32 20 –
mhb.vivalto30@orange.fr