El Watan
17 juin 2019
Le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, a appelé à nouveau, aujourd’hui lundi depuis Tindouf, à un « dialogue inclusif » et insisté sur la nécessité d’« accélérer » l’élection d’un président de la République.
« La priorité aujourd’hui consiste à accélérer l’élection d’un Président de la République dans les délais possibles constitutionnellement et acceptables dans le temps. Ces délais ont atteint aujourd’hui leur limite et il appartient aux Algériens fidèles à leur patrie de trouver maintenant, la voie la plus efficace pour y aboutir », a déclaré le chef de l’armée, également vice-ministre de la Défense nationale.
Et d’ajouter : « Il y a lieu de réunir toutes les conditions nécessaires pour tenir des élections pluralistes, précédées par des discussions constructives et un dialogue serein et calme permettant au citoyen d’accorder sa voix à celui qu’il considère apte à conduire le pays sur la voie de la prospérité et du progrès ».
Abordant le sujet des poursuites judiciaires engagées à l’encontre de plusieurs anciens haut responsables et hommes d’affaires, Gaïd Salah a réaffirmé « la détermination de l’institution militaire à accompagner la justice» pour qu’ elle puisse « s’acquitter judicieusement de son rôle de moralisateur, en déterrant tous les dossiers (…)».
Il a assuré, en ce sens, que « la lutte contre la corruption n’admet aucune limite et qu’aucune exception ne sera faite à quiconque, cette voie sera celle que l’institution militaire veillera à entreprendre avec détermination, posant ainsi les jalons de l’affranchissement de l’Algérie du vice de la corruption et des corrupteurs avant la tenue des prochaines élections présidentielles ». Une déclaration qui laisserait comprendre que le président déchu Abdelaziz Bouteflika serait, lui aussi, traduit devant la justice. « L’heure des comptes est arrivée (…)», prévient-il.
Il faut signaler, enfin, que les appels au dialogue lancés par Gaïd Salah et le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, n’ont pas convaincu les Algériens qui continuent de manifester chaque vendredi depuis le 22 février dernier. Les manifestants, des millions à travers le pays, exigent toujours le départ de tous les symboles du régime.