La tramontane s’était levée. Le vent soufflait hier à Clermont-l’Hérault sur l’assistance nombreuse qui assistait à l’hommage rendu à Roland Leroy récemment disparu. Signe des temps, le vent de la révolte soufflait des deux côtés de la Méditerranée pour saluer le départ d’un révolutionnaire de notre temps qui à la fois s’engagea adolescent dans la Résistance française à l’occupant et fut un militant combattif et inlassable en faveur de la décolonisation. Très symboliquement, le drapeau tricolore flottait sur la tribune où ses proches allaient se succéder pour rappeler son parcours, tandis qu’un drap rouge recouvrait son cercueil. Patriote et internationaliste, les valeurs cardinales des Communistes. Tel était Roland Leroy qui fut un emblématique dirigeant national du Parti Communiste Français, député à l’Assemblée Nationale et pendant vingt ans le directeur du journal l’Humanité créé par Jean Jaurès.
Une cérémonie simple et empreinte d’émotion, telle que l’avait souhaitée sa famille avant l’hommage officiel qui lui sera rendu mardi à Paris au cimetière du Père Lachaise.
Ses proches, ses amis, ses anciens collaborateurs étaient là, sur la pelouse verte du stade Estagnol qui lui aurait rappelé les verts pâturages de sa Normandie natale dans cette commune méridionale berceau de la famille de son épouse où il avait tenu à se retirer.
Après que le maire M. Ruiz ait salué la mémoire de ce citoyen éminent de sa commune, tour à tour, présentés par Patrick Appel–Muller, le rédacteur en chef de l’Huma, se succédèrent Pascal Delmont, François Lieb, Didier Combis, Richard Beninger qui évoquèrent le militant d’origine ouvrière, le journaliste et grand patron de presse, l’ami d’Aragon, de Picasso et de tellement d’autres intellectuels et créateurs. Et surtout l’homme, son intelligence, sa finesse, son élégance, inséparable durant quarante ans de Daniele. Roland-Daniele…Daniele-Roland…Un couple fusionnel. Une vie. Si riche et généreuse.
Ces interventions, souvent à la limite des larmes, étaient accompagnées de la voix de chanteurs qu’il avait aimés, Brassens, Bernard Lavillier, Ferrat…Ouvert sur Bella Ciao, l’hommage culmina avec l’Internationale écoutée debout par l’assistance.
Salut Camarade ! C’est un joli nom camarade…
Bernard DESCHAMPS