Jeudi, 13 Septembre, 2018
La reconnaissance imminente par le Président de la République de l’assassinat, sous la torture de l’armée française, du mathématicien communiste Maurice Audin est une victoire historique de la vérité et de la justice. Le mensonge d’État qui durait depuis 61 ans tombe. C’est une grande émotion pour Josette Audin et sa famille, pour le Parti communiste français qui a tant donné dans la lutte anticoloniale, pour tous les communistes et tous les militants anticolonialistes.
Maurice Audin fut arrêté en 1957, à son domicile à Alger, par l’armée française.
Retenu dans une villa du quartier d’El Biar, il est alors torturé, comme en témoignera plus tard Henri Alleg, qui fut aux mains des militaires en même temps que lui. Henri Alleg sera le dernier à voir Maurice Audin vivant. Son corps ne sera jamais retrouvé.
Plusieurs jours après l'arrestation, des militaires informent Josette Audin, son épouse, de la prétendue évasion de son mari lors d’un transfert. C'est la version officielle que tiendra l’État français jusqu'en 2014.
C’est à cette version que le chef de l’État vient de mettre officiellement un terme en rétablissant et en reconnaissant enfin, au nom de la France, la responsabilité de l’État français et du système de répression et de torture coloniale qu’il avait mis en place.
Avec beaucoup d’autres, dont les plus illustres mathématiciens, les communistes ont mené ce combat, de façon tenace et déterminée, comme l’a prouvé tout récemment l’appel que j’ai co-signé avec de très nombreuses personnalités et parlementaires. Ce sont des valeurs et une image de la grandeur de la France qui nous ont guidés.
Aujourd’hui, la reconnaissance des responsabilités de l’État français dans la mort de Maurice est un acte de justice pour lui, sa famille, ses proches, ses camarades. C’est aussi une victoire pour la démocratie, pour la vérité. C’est une victoire pour notre pays, qui ne peut progresser qu’en assumant et en reconnaissant son passé. Une nouvelle époque de vérité peut commencer sur la période coloniale, pour toutes celles et ceux qui la ressentent comme une blessure toujours vive.
Ce week-end s’ouvre la Fête de l’Humanité. Une place de la Fête portera le nom de Maurice Audin. Je vous invite très nombreux à être présents vendredi à 16h pour l’inauguration de cette place et partager tous ensemble cette victoire de la vérité enfin assumée.
Pierre Laurent
secrétaire national du PCF,