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10 avril 2018 2 10 /04 /avril /2018 15:05

Voici le texte remarquablement documenté de Pierre Barbancey paru aujourd’hui dans le quotidien communiste l’Humanité. B.D.

« Des armes chimiques ont-elles été tirées contre Douma, la grande ville de la Ghouta orientale aux portes de Damas ? Et, si oui, par qui ? L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (Olac) a annoncé l’ouverture d’une enquête « pour établir si des armes chimiques ont été utilisées ». L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), source régulièrement utilisées par les agences occidentales, a lui-même indiqué ne pas être en mesure de confirmer cette attaque chimique. Tout est possible. De la part du pouvoir syrien comme du dernier groupe salafiste, Jaych al-islam (l’Armée de l’islam), encore dans la Ghouta orientale. Selon les casques blancs de l’ONG médicale Syrian Américan Medical Sociéty, 48 personnes ont péri dans l’attaque de Douma et des centaines ont soufert de « difficultés respiratoires ». Une vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux et présentée comme tournée après l’attaque présumée. Elle montre un enchevêtrement de corps sans vie, dont ceux de femmes et d’enfants, allongés à même le sol, de la mousse blanche s’échappant de leur bouche. Mais les casques blancs, comme American Medical Sociéty, se sont surtout signalés par le passé comme étant toujours proches des combattants armés, y compris djihadistes – comme à Alep -, d’où les précautions prises par un certain nombre de médias sur les accusations portées ces derniers jours.

Israël entend être partie prenante de toute solution concernant la Syrie.

Dimanche soir, des missiles se sont abattus sur l’aéroport militaire T-4, connu sous le nom de Tiyas, dans la province de Homs. « L’agression israélienne sur l’aéroport -4 a été menée par des avions F-15 qui ont lancé plusieurs missiles » a aussitôt accusé une source militaire citée par l’agence syrienne Sana. La Russie a elle aussi accusé Israël, le chef de la diplomatie Segueï Lavrov, dénonçant « un développement très dangereux ». Selon le ministère russe de la Défense, « deux avions F-15 de l’armée israélienne ont frappé l’aérodrome entre 3h25 et 3h53, heure de Moscou, à l’aide de huit missiles téléguidés depuis le territoire libanais, sans pénétrer dans l’espace aérien syrien ».

Si cette annonce surprenante était avérée, la tension risque fort de monter ces prochains jours. On voit mal comment le Hezbollah libanais pourrait rester sans réaction. D’autant que, hier, le doute subsistait sur une  possible implication des Français et des Etats-Unis, dans les frappes, ce qu’ils ont démenti. En Israël, l’armée a décliné tout commentaire, ce qui semblerait confirmer les accusations russes et syriennes. La presse israélienne, d’ailleurs, ne semble pas en douter. Le spécialiste des questions militaires du quotidien Haaretz, Amos Harel, notant même que, pratiquement au même moment, des frappes ont eu lieu en Syrie et dans la bande de Gaza contre des centres du Hamas. Une façon pour Tel-Aviv de mieux faire passer les massacres dans les territoires palestiniens et de rappeler qu’elle entend faire partie de toute solution concernant la Syrie.

  Au moins 14 combattants, dont des officiers syriens et trois Iraniens, auraient péri. « Israël se confronte maintenant directement à l’Iran en Syrie » souligne Amos Harel. Ce regain de tension survient au lendemain du sommet tripartite réunissant la Turquie – principal soutien des groupes armés en Syrie -, la Russie et l’Iran et, surtout, après que des accords séparés ont été trouvés avec les groupes armés se trouvant dans la Ghouta orientale  et qui sont maintenant dans la province d’Idleb, au nord-ouest de la Syrie. De fait, ce raid se produit alors que la France, le Royaume Uni et les Etats-Unis ont menacé Damas d’une « réponse forte », après avoir confirmé « l’utilisation d’armes chimiques », samedi, dans la Ghouta orientale. Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU était programmée hier soir. Le ton menaçant des uns et des autres masque néanmoins une certaine retenue. « S’ils sont reconnus responsables, le régime (syrien) et ses soutiens, dont la Russie, devront rendre des comptes », a fait savoir la première ministre britannique, Theresa May. « Nous entendons des annonces assez menaçantes et nous ne pouvons qu’espérer (…) que des pays tiers ne permettront pas que se produisent des actions qui pourraient déstabiliser la situation en Syrie, qui est déjà assez fragile », a fait savoir le Kremlin. »

PIERRE BARBANCEY

 

A l’heure où je reproduis ce texte, les chaines cryptées de télévision parlent de l’imminence d’une attaque militaire contre la Syrie à laquelle s’associerait la France. Le danger est d’une extrême gravité.

Bernard DESCHAMPS

 

 

 

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