Il se passe tellement de choses dans nos villages…
La nuit descendait lentement sur la montagne encore enneigée. Le foyer Lucie Aubrac de Soudorgues, perpétuant une des traditions de nos Cévennes, accueillait samedi soir la « Veillée contée chantée » organisée par l’association Compagnie la Marguerite.
Les invité(e)s, tels les Rois mages, apportant un cadeau, un plat préparé amoureusement à la maison ou une bonne bouteille de derrière les fagots que nous dégusterons plus tard dans la soirée. Il fallut rajouter des chaises en raison de l’affluence. Chants régionaux de France et d’ailleurs, contes, lectures de textes, souvenirs de vieux Soudorguais, animèrent la veillée. Un utile antidote à la télé et une occasion précieuse pour de belles rencontres : un accordéoniste et une violoneuse comme dans l’ancien temps, un communicant fils de pasteur, une professeure de musique, un apiculteur, un universitaire, des professeurs en écoles d’agriculture, des enseignants dont une ancienne « maîtresse » de l’école de Soudorgues…Et des talents qui se révélèrent : un de mes voisins prof de math et remarquable conteur ; des chœurs constitués de bénévoles dans des prestations très professionnelles ; des conteuses, des conteurs à la gestuelle expressive…Et des enfants, petits et grands qui faisaient certes un peu de bruit mais donnaient une note tellement joyeuse à la soirée…Il ne manquait que la cheminée et son feu de bois.
A mes ami(e)s et néanmoins anti-nucléaire
Bien que je ne partage pas votre militantisme antinucléaire, je comprends que vous manifestiez samedi à Nîmes pour protester contre les violences policières ces jours derniers à Bure (Meuse). L’autoritarisme et la violence n’ont jamais constitué des arguments. Ils sont à la fois contraires aux droits humains et contre-productifs car suscitant de nouvelles vocations.
C’est grâce aux centrales installées en France que notre pays dispose d’une couverture électrique suffisante à un coût compétitif et d’un savoir-faire industriel envié au plan mondial. Bien évidemment les risques qu’elles présentent – y-t-il des industries sans risques ? – et les problèmes posés par les déchets nécessitent des dispositions particulières. Et notamment leur gestion démocratique – sous le contrôle des travailleurs du nucléaire et des usagers – dans le cadre du service public. En aucun cas il ne faut laisser cette industrie dans les mains du secteur privé guidé par la recherche du profit au détriment de l’être humain. Je regrette que ce ne soit pas toujours au cœur de votre lutte. Il reste que votre vigilance intransigeante est utile. Vous êtes des lanceurs d’alerte qui nous mettent en garde contre la tendance à céder au productivisme.
C’est pourquoi je condamne les interdictions de manifester édictées par certains représentants de l’Etat ainsi que les violences policières qui les ont accompagnées.
Bernard DESCHAMPS
04/03/2018