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11 février 2018 7 11 /02 /février /2018 06:08

 

   A l’initiative de Paul Jallat, ancien 1er Adjoint, de Christian Bastet, ancien Adjoint à la Jeunesse et aux Sports (photo ci-jointe) et de Jean-François Milési, secrétaire de la section de Beaucaire du PCF, nous étions nombreux, ami(e)s, anciens élus du PCF et de gauche, parmi lesquels Michel Dupuis qui fut également 1er Adjoint,  jeudi 8 février, au cimetière de Vallabrègues devant la tombe de José Boyer. 

  José Boyer fut Maire de 1959 à 1983, année difficile en France pour la Gauche et le PCF. Dans notre région, les mairies de Nîmes présidée par Emile Jourdan et de Béziers, présidée par Paul Balmigère furent gagnées par la droite ainsi que Beaucaire.

   A l’occasion de ce rassemblement, nous avons eu une pensée affectueuse pour Mme Boyer et pour Etienne Chaulet, ancien déporté à Buchenwald qui fut l’Adjoint à l’Action Sociale de José Boyer.

Bernard DESCHAMPS

Conseiller général de Beaucaire, 1982-2001

 

L’allocution prononcée à cette occasion par Mme Chantal Milési, ancienne Adjointe à la culture :

« Merci à toutes celles et tous ceux qui, bravant les rigueurs d’un hiver revenu, ont accepté de se retrouver ici pour honorer un homme d’exception, et, par delà sa personne, des méthodes, des réalisations, une œuvre, qui ont marqué les esprits et perdurent 25 ans après la fin de son dernier mandat !

Voici en effet 14 ans, jour pour jour, que disparaissait José BOYER, né sur ces terres en 1913, dans une modeste famille de vanniers.

Sa vie est celle d’un homme oublieux de lui-même, pour être au Service…au service d’abord de l’Ecole et des enfants, lui, l’instituteur dont le métier était vécu comme une forme de sacerdoce laïc, lui qui débuta dans son village de Vallabrègues et poursuivit sa carrière à Montfrin, avant de l’achever à Beaucaire. A aucun moment, alors que s’alourdissait la charge des responsabilités publiques, ne lui vint l’idée de renoncer à ce qui s’apparentait à une mission qu’il mena jusqu’à la retraite, en 1968.

Au service aussi d’un idéal politique, lui qui adhéra au Parti Communiste au plus profond de la nuit de l’occupation nazie, en 1943, et qui lui resta fidèle jusqu’à sa mort. Mais jamais cet homme de convictions n’opposa le dogmatisme ou l’insolence des certitudes à ceux qu’il côtoyait, qu’ils fussent camarades, amis ou opposants. Au contraire, à travers son engagement perçait toujours le pédagogue, pour qui l’argumentation, le dialogue et l’écoute permettaient de s’ouvrir à l’autre dans un enrichissement mutuel.

Au service enfin de toute une population, celle de Beaucaire, lorsqu’il fut élu conseiller municipal d’opposition dès 1945 ; il le restera jusqu’en 1959, date à laquelle les citoyens lui permirent d’accéder à la responsabilité de Maire. Il exerça 4 mandats successifs à ce poste, entouré d’équipes toujours marquées par la diversité mais toujours soudées. Il ajouta même le mandat de conseiller général du canton, de 1976 à 1982. Il était unanimement reconnu, bien au-delà de sa famille politique, pour sa droiture, sa disponibilité et l’oubli de lui-même dans l’accomplissement de cette tache si lourde. Homme de travail en équipe, il savait faire confiance à celles et ceux qui l’entouraient et déléguer les pouvoirs mais était instantanément présent au moindre appel.

L’œuvre accomplie au service de la collectivité fut et demeure à l’image de cette vie ; en un quart de siècle, Beaucaire est passée du Moyen-Âge au Vingtième Siècle. Il y a une formule que José affectionnait lorsqu’un projet prenait forme et qu’il citait fréquemment : « Les fruits passeront les promesses des fleurs ». Les fruits ont bien passé les promesses des fleurs et la population beaucairoise en bénéficie encore. Qu’on se rappelle : pour la première fois, un véritable réseau d’eau potable et l’eau aux étages ! Pour la première fois un réseau d’assainissement et la fin des égouts à ciel ouvert ! De nouvelles écoles dont la dernière construite dans la ville, celle de La Moulinelle, en 1979 ! Des Centres aérés, la piscine, la Halle des Sports, la halte-garderie, l’Ecole de Musique, la Bibliothèque Municipale, la ZUP et ses espaces verts, la Zone industrielle, le projet de Rocade et la lutte victorieuse pour la reconstruction du Collège Elsa Triolet, menée aux côtés des parents et enseignants ….Et mille autres réalisations, moins prestigieuses, mais dont les 16000 habitants continuent de bénéficier, malgré l’état d’abandon dont souffre aujourd’hui certains de ces équipements.

En ces temps, où trop souvent l’engagement politique apparait comme suspect, parce que certains ont oublié ce sens du Service, rappelons que cet homme tout à la fois ordinaire et d’exception, modeste et exemplaire, n’hésitait pas à quitter son bureau en Mairie pour donner ses coups de téléphone personnels depuis une cabine téléphonique publique. Il vivait au milieu de la population modeste du centre ancien, dans la rue circulaire, n’ayant ni résidence secondaire, ni véhicule automobile, même pas de fonction.

En étant ici aujourd’hui, nous ne faisons pas œuvre passéiste : au contraire, dans la grisaille où s’enferme depuis quelques années cette ville de Beaucaire qu’il chérissait tant, nous avons le sentiment de remettre à l’ordre du jour le goût de l’autre, l’esprit d’ouverture, la volonté d’entreprendre pour la collectivité. Et, soyons en sûrs, à nouveau « les fruits passeront les promesses des fleurs ».

Journal Midi Libre

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