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Carole Kouassi avec AGENCES 23/09/ 2017
Tensions en perspective entre le gouvernement algérien et les islamo-conservateurs. Alors que le ministère de l‘Éducation nationale a pris un arrêté pour interdire le port du voile intégral et du niqab dans les établissements scolaires algériens, les islamo-conservateurs dénoncent une mesure qui “porte atteinte à la liberté des filles voilées”.
Officiellement dans cet arrêté pris ce vendredi et dont fait cas la presse algérienne, le ministère de l‘Éducation nationale justifie sa décision par la lutte contre la tricherie lors d’examens scolaires. D’ailleurs, les surveillants et enseignants de ces établissements sont également défendus de porter en exercice cette tenue qui couvre le visage.
Un argument botté en touche par une certaine opinion algérienne qui y voit un moyen d’apaiser les islamo-conservateurs, alliés de poids du président Abdelaziz Bouteflika. Et ce d’autant que plusieurs précédents ont opposé ce courant à la ministre de l‘Éducation nationale Nouria Benghabrit.
Le plus récent faisait notamment référence à la suppression de la formule “Basmala” (la citation “au nom de Dieu clément et miséricordieux”), qui précède chaque sourate du Coran) des manuels scolaires. Sur la pression des islamistes et des conservateurs, le président du Haut conseil islamiste, Bouabdellah Ghlamallah, a enjoint la ministre de rétablir cette formule “dans les prochaines éditions du manuel scolaire, pour mentionner que l’Etat algérien est musulman”.
Titulaire du portefeuille de l‘Éducation nationale depuis mai 2014, Nouria Benghabrit, anthropologue francophone diplômée de l’université Paris V et membre du Conseil économique et social des Nations unies, a promis de réformer en profondeur le système éducatif algérien.
Cependant, bon nombre de ses réformes, notamment celles sur la religion, se heurtent à des campagnes violentes initiées par ses détracteurs conservateurs et islamistes qui pointent sa connaissance approximative de la religion musulmane.