J'ai sévèrement critiqué l'article de Pierre Daum paru dans le Monde diplomatique de ce mois_ci (Voir sur ce blog «Mémoire interdite ? Lettre à Pierre Daum»), mais je désapprouve la censure dont il est l'objet en Algérie. C'est en effet une atteinte à la liberté de la presse et c'est une décision contreproductive qui au lieu d'argumenter fait de l'auteur une victime. Elle occulte aux yeux des lecteurs français la réalité d'une presse très critique en Algérie. Elle est d'autant moins compréhensible que la nouvelle Constitution algérienne adoptée en 2016 a décriminalise les délits de presse (Art.41) comme le fait justement remarquer un rapport officiel du Sénat français du 27 juillet 2017 (par Simon Sutour, sénateur du Gard). Espérons que la sagesse l'emportera. En tout état de cause, cette affaire nous rappelle combien le souvenir terrible de la décennie noire est encore sensible et douloureux et doit par conséquent être traité avec beaucoup de prudence et de retenue.
Bernard DESCHAMPS
22 août 2017