par Alger republicain
Il est décédé ce matin à Paris des suites d’une longue maladie, à l’âge de 94 ans.
Notre camarade a fait partie de la rédaction d’Alger républicain avant son interdiction en 1955 par les autorités coloniales. Il en fut le directeur conjointement avec Henri Alleg après sa reparution à l’indépendance, en juillet 1962 et jusqu’au coup d’Etat du 19 juin 1965, date à laquelle le journal fut interdit pour son refus de soutenir les nouvelles autorités.
Boualem Khalfa a milité au sein du Parti communiste algérien dès son jeune âge après la 2e guerre mondiale. Après l’indépendance, il fut membre du bureau politique du PCA, puis de la direction du PAGS. Il a participé dans la clandestinité à la direction des groupes armés du PCA contre l’occupant colonialiste durant la guerre de libération avant d’être arrêté en 1956.
Détenu dans diverses prisons en Algérie puis en France, d’où il s’évada avec le soutien de communistes français, il rentre au pays à l’indépendance. Il doit se retremper de nouveau dans la vie clandestine pour diriger le PAGS après le 19 juin 1965. En 1974, il renoue avec la vie légale après que Boumediène qui cherchait de larges soutiens à sa politique socialisante, eut décidé de faire cesser les poursuites policières contre les dirigeants et cadres du PAGS. La direction du PAGS qui ne faisait aucune confiance dans l’aile droitière anti-communiste du régime maintint une bonne partie de son encadrement dans la clandestinité. Boualem Khalfa, Abdelhamid Benzine et quelques autres cadres furent désignés aux tâches légales de concertation avec les milieux progressistes partisans du socialisme et aux relations avec l’extérieur.
En 1992, Boualem Khalfa s’opposa à la liquidation du PAGS et à sa transformation en front démocratique républicain rompant avec le marxisme et le communisme. Il est membre fondateur du Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme après l’adoption de la déclaration du 1er mars 1993.
Il combattit les tentatives d’accaparement d’Alger républicain par les courants oeuvrant à le couper de sa ligne socialiste originelle et à lui imprimer une ligne de soutien aux partisans du « capitalisme moderne » sous le prétexte de faciliter l’isolement de l’intégrisme islamiste.
Alger républicain s’incline à la mémoire de notre frère et camarade Boualem. Il réitère son engagement de poursuivre sans défaillir le combat dans la fidélité aux idéaux socialistes qui ont animé sa vie jusqu’à son dernier souffle.
Alger républicain adresse ses condoléances les plus attristées à sa famille et l’assure de toute sa compassion en ces moments très pénibles.
Alger républicain
06 juillet 2017