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27 septembre 2016 2 27 /09 /septembre /2016 08:36
AU FIL DES JOURS...(56)

Hollande et les harkis

La déclaration de François Hollande passe mal en Algérie. Voici ce qu’écrit à ce sujet le quotidien El Watan du 26 septembre :

«Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France», a déclaré le chef de l’Etat français, lors d’une cérémonie officielle d’hommage à Paris. Selon l’AFP qui a rapporté la déclaration, François Hollande, qui a été applaudi par les représentants des harkis présents dans l’assistance, a soutenu que «la France a manqué à sa promesse, elle a tourné le dos à des familles qui étaient pourtant françaises».(...)

Ce n’est pas la première fois que François Hollande parle des harkis et des pieds noirs. Dans une interview accordée à France Culture en mai dernier, il avait soutenu que «quand on parle du 19 Mars, on sait (que) c’est la fin de la Guerre d’Algérie, mais c’est aussi le début d’un certain nombre de massacres, dont les pieds noirs ou les harkis ont été victimes».

Contacté hier, maître Ali Haroun, qui était à l’époque membre du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), souligne qu’«en tant qu’Algériens, on n’a pas d’observation à faire sur la manière dont les harkis ont été accueillis en France dans des camps d’internements, ce sont des rapports franco-français». «François Hollande sous-entend que les harkis ont été massacrés, là je dis que jamais l’autorité du FLN, en juin, juillet et août 1962, n’a autorisé ou invité les Algériens ou l’ALN à se venger des harkis. Au contraire», précise Ali Haroun. Selon lui, les responsables de la Wilaya III et ceux de la Wilaya IV avaient demandé de «ne pas toucher aux harkis mais de les ramener aux postes de commandement». «Jamais le FLN ou le GPRA n’ont incité les Algériens à se venger de ceux qui ont aidé le colonisateur», indique encore Ali Haroun, qui souligne que «c’était regrettable, il y a eu des initiatives à l’échelle locale, dans des villages, contre des gens qui ont aidé le colonisateur». «Ces dépassements sont spécifiques aux pays qui ont connu des révolutions», ajoute l’avocat, qui donne l’exemple «des villageois français qui s’en sont pris spontanément aux anciens collaborateurs nazis».

Said Rabia

Bazille et les Impressionnistes

Le musée Fabre de Montpellier consacre une foisonnante exposition au peintre héraultais et à ses amis, Cézanne, Corot, Courbet, Manet, Monet, Renoir, Sisley… Et il n’a pas à rougir de cette confrontation avec les maîtres de l’Impressionnisme.

Nous ressentons une certaine nostalgie devant les scènes de genre dans des paysages verdoyants, reposants; sentiment d’autant plus vif, s’agissant de Bazille, que nous reconnaissons les arbres, les rues, les places, les maisons de notre région. Nous en respirons le parfum.

L’Impressionnisme nous apparaît comme le reflet d’un âge d’or aujourd’hui révolu. Ces œuvres sont comme de bons vieux vêtements confortables dans lesquels nous avons plaisir à nous couler, alors qu’en leur temps, prenant à rebrousse-poil l’académisme à la mode, elles choquèrent..

Il n’est pas inutile de resituer dans leur contexte politique ces artistes qui ont révolutionné la peinture française. La plupart étaient des Républicains qui furent hostiles au coup d’Etat du 2 décembre 1851. Ils détestaient Napoléon III. On peut imaginer que Frédéric Bazille, fils d’un sénateur de l’Hérault, Jean-François, Gaston Bazille, avocat et viticulteur, qui siégeait à gauche sous la IIIe République, partageait leurs sentiments sans aller jusqu’à être socialiste comme Courbet et Pissaro ou anarchisant comme Cézanne. Enfant de la bourgeoisie terrienne protestante, il était patriote.

La France déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. Des nouvelles alarmantes parviennent jusqu’à Méric, la propriété des Bazille. L’ennemi est entré en Lorraine et en Alsace. Frédéric s’engage le 10 août dans le 3e Zouaves. C’était une formation de choc réputée être la plus exposée de l’infanterie. Le 2 septembre, l’empereur Napoléon III, enfermé dans la petite ville de Sedan, capitule, prisonnier avec 100.000 hommes. C’était la fin du Second Empire. Le dimanche 4 septembre, la République était proclamée. « Ma foi, bien content de la République, écrit Bazille, pourvu qu’elle dure ! ». Il sera tué au combat, à 29 ans, le 28 novembre 1870.

Au cours du Second Empire, la France a triplé son empire colonial, en Afrique (Gabon, Sénégal…), en Cochinchine, au Cambodge, en Nouvelle-Calédonie… Le 2 juin 1848 étaient proclamés les « trois départements français » d’Algérie. Frédéric Bazille comme la plupart de ses contemporains baignait dans ce climat politique. Ses deux tableaux, La négresse aux pivoines, sont, de ce point de vue, intéressants à observer. Il ne peint pas une Gabonaise ou une Sénégalaise, mais une Négresse. Le vocabulaire est révélateur. Il ne la peint pas dans son milieu, mais ici, en France en qualité de fleuriste. Le visage est beau, le regard direct mais empreint de tristesse. Cette image n’est pas dévalorisante bien que sa position sociale soit plutôt inférieure. On n’y décèle aucun mépris mais une certaine distance. Le regard d’un Protestant languedocien.

Plusieurs de ses tableaux témoignent de cette imprégnation culturelle. Observez la Réunion de famille (1868). Dans le jardin luxuriant de la propriété de Méric, il a peint les membres de sa famille. Dans la haute société protestante on sait se tenir. La rigueur morale s’accompagne d’une certaine raideur physique. On peut imaginer que la scène se déroule après le culte du matin. Ils ont conservé robes longues, fracs et pantalons cintrés. Certains portent encore un chapeau. Les visages sont graves. Seule la très jeune fille à droite a pris une pose un peu détendue.Ses Nus comme Scène d'été sont par contre des transgressions de la pudeur huguenote.

Evidemment je tenais à revoir ses vues d'Aigues-Mortes. La lumière dorée sur les pierres des Remparts, côté sud, avec au premier plan l’Etang de la Ville.

Un grand merci au président et au vice-président, Elian Cellier et Michel Aberlen, des Amis d’Albert André qui avaient organisé cette visite suivie d’une promenade en péniche sur les canaux d’Aigues-Mortes.

27/09/2016

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