TRACES

Les humains comme les animaux veulent laisser une trace de leur passage, voire marquer leur territoire. A la différence, qu’au lieu de déposer une goutte d’urine, ils élaborent selon leur statut, leur situation sociale ou leur imagination, des messages plus ou moins sophistiqués. Les amoureux gravent tout simplement leurs initiales enlacées sur le tronc des arbres. Les graffeurs habillent de couleurs vives les murs lépreux de nos villes. Les puissants construisent des monuments dans le but de laisser leur nom à l’histoire…

J’aime l’humilité des randonneurs anonymes qui jalonnent les sentiers de pyramides de pierres, chacun posant la sienne en équilibre instable sur le sommet de la construction en devenir, faisant de celle-ci parfois une œuvre d’art. Leur geste signifie qu’un humain a foulé cette terre. Que d’autres ont également emprunté ce chemin. Qu’il est un élément infime d’un tout. Qu’il n’est pas seul. Qu’il participe à une œuvre collective… C’est un geste désintéressé. Ces pierres ne mentionnent aucun nom. Elles ne signifient pas une prise de possession. Ce chemin, ce territoire libre de passage appartient à tous.

Il y a aussi des personnages qui, au mépris d’une tradition ancestrale bornent, clôturent, grillagent, barbèlent leur propriété. Ceux-là ne sont pas bien vus dans nos Cévennes.

DE QUELLE GUERRE S’AGIT-IL ?

Quelle que soit la chaîne, publique ou privée, cryptée ou non, la compétition est ouverte à qui donnera le plus souvent la parole au Fhaine. Parmi les radios, c’est RMC qui remporte la palme. Son antenne est complaisamment ouverte à tous les tordus qui entrent en transe dès qu’ils aperçoivent un Arabe ou entendent parler de l’Islam.

On me dit que c’est pour faire de l’audience. Certes la xénophobie et l’islamophobie se sont dangereusement répandues depuis quelque temps, mais je crois que l’argument commercial est un peu court. S’il en était ainsi, les dirigeants du PS ne seraient jamais interviewés or ils le sont régulièrement. Il faut, je crois, en chercher les raisons ailleurs. Les médias qui sont pour la plupart la propriété de groupes financiers sont engagés dans une guerre : faire barrage aux idées de changements progressistes; décourager celles et ceux qui seraient tentés de résister; faire peur; criminaliser ceux qui luttent.

La campagne haineuse et diffamatoire contre le secrétaire général de la CGT m’a rappelé les années 50, les débuts de la « guerre froide », l’éviction en 1947 des ministres communistes du gouvernement, la fuite en avant de la France dans les guerres coloniales…

Ne nous y trompons pas, l’ennemi pour les puissances financières, ce sont les Communistes qu’elles prétendent devenus inexistants et qui ont pourtant rassemblé près de 500 000 personnes pour la fête du journal l’Humanité le week-end dernier, mais que nous n’avons pas vues car la télévision ne nous les a pas montrées.