Mohamed Abdelaziz, le président de la RASD, a succombé à une longue maladie.
Il était l’un des visages du Front Polisario, qu’il avait contribué à fonder en 1972. Le mouvement indépendantiste a annoncé hier la disparition de Mohamed Abdelaziz, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), décédé des « suites d’une longue maladie » à l’âge de 69 ans.
Secrétaire général du Front Polisario depuis 1976, il a défendu sans relâche l’indépendance de l’ancienne colonie espagnole, dernière colonie d’Afrique, annexée par le Maroc depuis la "Marche verte » initiée par Hassan II, en 1975. Sa disparition intervient à un moment critique pour le mouvement indépendantiste, dont la revendication d’autodétermination, reconnue par les Nations unies, se heurte toujours, après quatre décennies, au mépris de Rabat pour la légalité internationale.
Dans un entretien à l’Humanité, le 8 novembre 2010, Mohamed Abdelaziz réaffirmait la volonté du peuple sahraoui « d’édifier un État souverain ». Mais, ajoutait-il, « certaines puissances au sein du Conseil de sécurité n’exercent pas les pressions adéquates sur le Maroc afin de l’amener à honorer les engagements pris dans le cadre de l’ONU. Leur responsabilité dans l’essoufflement de la recherche d’une solution est réelle. » Au cœur du conflit, il tenait toujours à souligner la position stratégique du Sahara occidental, « sa façade importante sur l’Atlantique et les ressources que recèle son sol », autant de facteurs expliquant selon lui « l’acharnement du Maroc à vouloir dépouiller le peuple sahraoui de ses richesses, et à lui dénier son droit légitime à choisir librement son État ».
Défenseur des droits humains, militant progressiste, il n’avait de cesse de mettre en garde contre « l’escalade du pire » et l’instabilité qui peut découler du refus de résoudre ce conflit de décolonisation .
Rosa Moussaoui
l'Humanité