Femmes kurdes en armes
J’attendais beaucoup du reportage réalisé par Pascale Bourgaux et diffusé le 1er mars par la chaîne LCP. Je ne fus pas déçu. Par contre, le débat qui a suivi était à l’évidence destiné à en gommer la tonalité positive.
Les articles de Pierre Barbencey dans l’Humanité nous ont familiarisés avec le combat de ces jeunes femmes qui ont quitté leur famille et pris les armes pour combattre Daech au Kurdistan. L’héroïne du film de Pascale Bourgaux, Viyan, commandante d’une des Unités de protection du peuple (YPG) qui fut blessée dans la dure bataille pour reprendre Kobané, avait été, il y a quelques mois, la rédactrice en chef d’un jour de notre quotidien.
Résolues, modestes, féminines en dépit de la tenue militaire et de l’arme qu’elles portent, ces jeunes combattantes se montrent les égales des hommes dans un pays où « l’on n’aime pas donner la liberté aux femmes », comme le reconnaît sans détour le frère de Viyan qui ajoute aussitôt : « Cela ne nous plaît pas, mais c’est ce que veut le parti. ». Ce parti c’est le PYD, pendant syrien du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) implanté en Turquie. Un parti dont l’idéologie «puise à la fois dans un certain héritage marxiste, dans le municipalisme libertaire et dans l’écologie sociale. » (l’Huma, 01/03/2016) et qui a le souci, non seulement, de combattre militairement Daech, mais de donner aux combattants – femmes et hommes – la possibilité d’apprendre à lire, à écrire et à se cultiver. Dimension incontournable de leur émancipation et de leur épanouissement.
Cette diffusion était suivie d’un débat auquel la chaîne LCP avait convié, outre la réalisatrice et une universitaire Myriam Benraad, l’essayiste Caroline Fourest et Marie Recalde, députée socialiste de Gironde qui, l’une et l’autre, firent le silence sur les objectifs des combattants kurdes : construire une société de justice et de liberté « pour que tous les enfants aient une vie meilleure ». Pour Fourest, le PKK, qui subit la répression sanglante du régime turc est «un parti stalinien » et c’est un « groupement terroriste » pour la députée socialiste.
Au coin de la cheminée
J’aime rêver au coin de la cheminée. Le crépitement des buches donne vie à notre grande pièce aux murs blanchis à la chaux sur lesquels se projette l’ombre fantasmagorique des flammes. C’est un moment toujours émouvant pour moi quand, le matin, la petite flamme timide, s’enhardit et s’empare des brindilles que j’ai disposées pour ranimer l’âtre refroidi durant la nuit. Ce sentiment est sans doute la résurgence du lointain souvenir inscrit dans notre inconscient de la conquête du feu par nos ancêtres primitifs. Il me plaît d’en rendre compte sur ce blog. Ce va-et-vient entre le passé et le présent rend sensible la sensation du temps qui passe et de la longue évolution de l’humanité. Contrairement à l’affirmation de l’Internationale que pourtant je vénère, on ne peut du passé faire table rase. Le nouveau porte toujours l’empreinte de l’ancien.
05/03/2016