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8 mars 2016 2 08 /03 /mars /2016 09:39
8 MARS, JOURNEE INTERNATIONALE POUR LES DROITS DES FEMMES

El Moudjahid, DZ

8 mars 2016

Promotion et protection de la femme algérienne : de nouveaux acquis

M. Zitouni : «Consacrer les valeurs de la résistance»

« La femme algérienne a joué un rôle prépondérant durant la guerre de révolution et même après, pour la construction de l’Algérie indépendante. On lui doit un grand et profond respect et toute notre gratitude ». Tels sont les propos tenus par le ministre des moudjahidine, M. Tayeb Zitouni, hier, lors d’une cérémonie en l’honneur des cadres et fonctionnaires femmes de son département. Devant un parterre composé majoritairement de femmes, le ministre a expliqué que durant la lutte armée de libération, « le rôle de la femme a été déterminant dans le combat de notre nation contre l'occupant. Parfois les femmes s'acquittaient de missions difficiles mieux que ne l'auraient fait les hommes et beaucoup sont tombées au champ d'honneur à leurs côtés » a-t-il affirmé. M. Zitouni a tenu à rappeler les différentes initiatives prises par le président de la république M. Abdelaziz Bouteflika afin de rendre à la femme algérienne sa place et sa valeur au sein de la société «depuis que le président Abdelaziz Bouteflika a accédé à la magistrature suprême, la femme algérienne n’est plus marginalisée. Aujourd’hui, grâce à toute une série de lois en sa faveur, la société algérienne est consciente de l'importance du rôle de la femme. Celle-ci doit contribuer positivement à la politique pour le développement de la société » a-t-il souligné. Après son allocution, le ministre des moudjahidine a procédé à la remise de cadeaux au profit de 16 femmes cadres retraitées du ministère. Dans une ambiance bon enfant, le ministre, en guise de remerciements, a saluant leur parcours qu’il a qualifié de « fructueux ». En effet comme il le dira, « travailler pour une entité telle que le ministère des moudjahidine ne peut être qu’un honneur pour nous tous, vous avez contribué d’une manière directe a la consécration des valeurs de la résistance »

Des acquis et des insuffisances

La Journée mondiale de la Femme, célébrée le 8 mars de chaque année, marque une halte commémorative dans le long processus d’émancipation mené par les femmes, afin d’évaluer les avancées, les acquis mais aussi les embûches qui entravent le sentier de leur combat. En Algérie, comme dans tous les pays en voie de développement, les femmes évoluent lentement mais parviennent, néanmoins, à gravir quelques échelons, tant bien que mal. On est loin de certains pays arabes où la femme n’a ni le droit de voter ni celui de conduire une voiture, on est aussi loin de certains pays occidentaux ou la femme même si elle occupe le même poste de travail que son collègue homme ne touche pas le même salaire que lui. Il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’en 54 ans d’indépendance la situation de la femme algérienne a sensiblement et positivement évolué en comparaison avec celle de sa sœur d’avant le recouvrement de la souveraineté. Les arguments et statistiques à même d’étayer une telle assertion ne manquent pas. Quel que soit le secteur, on retrouve une forte présence féminine. A titre d’exemple, l’effectif enseignant féminin dans le secteur de l’éducation nationale, tous cycles confondus, est estimé a 297.394 sur un total de 592.831 agents, la santé publique compte un effectif féminin de 138.581 sur un total de 266.525 agents. Cette forte présence de la femme lui a permis de concurrencer l’homme en occupant avec mérite une place notamment en tant qu’hospitalo-universitaire avec un taux de 45%. La femme a aussi réussi à accéder aux hautes fonctions administratives au sein de l’université. Les femmes sont également présentes dans le domaine de la recherche scientifique puisque, selon des statistiques il est indiqué que 422 femmes activaient dans ce domaine, soit 39,50% de l’ensemble des chercheurs. La gent féminine a également investi des champs d’activité qui ont été longtemps une chasse gardée des hommes. Le personnel féminin du corps de la Sûreté nationale a atteint actuellement plus de 16 565, entre cadres, gradées, agents de police et fonctionnaires. Dans le domaine de la justice, les sorties de promotion de l’École supérieure de la magistrature enregistrent des chiffres éloquents puisque le nombre de femmes est passé de 65 magistrats femmes en 2003 à plus de 200 en 2015 et un effectif féminin qui s’élève a 13 644 agents. La même constatation s’impose aussi à la lecture des statistiques relatives à la présence des femmes dans une activité considérée comme purement masculine, à savoir le commerce. Le nombre de femmes inscrites au Centre national du registre du commerce (CNRC) représente 7,4 % du total. Selon cet organisme, elles ne sont que 130.416 opératrices économiques, un chiffre en hausse par rapport aux années précédentes. Au plan politique les cinq dernières années ont été particulières pour les femmes algériennes dans la mesure où elles ont réalisé de nouveaux acquis grâce aux efforts colossaux consentis et sanctionnés par la promulgation de la loi sur l’élargissement de la représentation de la femme dans les Assemblées élues, outre la mise en place d’une stratégie pour l’intégration et la promotion de la femme. L’Algérie se rattrape aussi sur la participation de femmes en politique. Elle occupe la 29e place mondiale en termes de représentation des femmes au parlement, selon un rapport du Think Tank américain Brooking Institution, publié à Washington. Cette place confirme la participation «grandissante» des femmes algériennes à la vie politique de leur pays, précise ce rapport intitulé Foresight Africa établi par Brooking Institution, l'un des plus influents Think Tank américains, spécialisé dans les questions de politique internationale d'économie et de gouvernance. Le taux de représentation des femmes au parlement algérien est de 31,6%, selon ce classement, établi sur la base des données de l'organisation internationale des parlements (Union interparlementaire), disponibles au 1er septembre 2015, indique ce centre de recherche. Pour ce qui est de la lutte contre la violence a l’égard des femmes, L’Observatoire des violences faites aux femmes (Ovif), a été la conséquence logique de la lutte des femmes et des féministes, obligés pendant longtemps de répondre au cas par cas aux agressions et autres violences dont sont victimes les femmes au quotidien. C’est ainsi qu’est né l’Ovif, pour veiller, prévenir et alerter. Toutefois, et en dépit de tous ces acquis il reste encore beaucoup à faire et le chemin reste encore long pour l’émancipation totale des femmes en Algérie. Sur le plan international, l'Algérie a ratifié toutes les conventions relatives aux droits de la femme. Les ambassadeurs algériens à l'ONU affirment, dans leurs interventions, que l'Algérie est en phase pour se mettre en conformité avec ces conventions. Sur le plan national, il y a encore le Code de la famille dont certaines dispositions devraient être revues.

Farida Larbi

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