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10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 06:45
Photo L'espression, DZ
Photo L'espression, DZ

L'absence d'un plan «B» en Libye oblige l'Algérie à déployer un programme sécuritaire sur différents niveaux.

Le Conseil de la présidence libyenne a réclamé un délai supplémentaire pour présenter une nouvelle liste de ministres d'un éventuel gouvernement d'union nationale. C'est là un signal de mauvaise volonté qui envoie un autre, plus inquiétant sur l'affaissement irrémédiable du pays. Deux victimes annoncées que sont la Tunisie et l'Algérie prennent déjà leurs dispositions.

L'Algérie a établi un véritable plan anti-Daesh et commence déjà à le mettre en oeuvre, confirment à L'Expression des sources bien informées. Les plus hautes autorités du pays ont commandé, il y a plusieurs mois, un schéma organisationnel destiné à protéger le pays des effets d'une guerre généralisée en Libye. Une guerre qui semble plus proche de nous qu'on ne le croie. En effet, après la destruction quasi totale de la Syrie et une grande partie de la Libye, le groupe terroriste Daesh est en passe de rééditer sa guerre au Maghreb. Sa présence en Libye ne fait plus aucun doute. Les troupes de cette organisation reçoivent au quotidien des renforts venus de Syrie, tissent des liens avec d'autres groupes terroristes du Sahel, se faufilent parmi la population libyenne et commencent déjà à se déployer discrètement, mais avec la ferme intention de proclamer ce que les terroristes appelleront leur «Califat au Maghreb islamique». Des informations de plus en plus précises traitées depuis quelques mois par de nombreuses agences de renseignement font état, en effet, de l'imminence de la proclamation d'une «capitale islamique» dans la région de Syrte. Même si militairement, l'impression qui se dégage est que les terroristes de Daesh ne pourront pas tenir et administrer une ville, les services de renseignements notent que la puissance militaire n'est pas le seul moyen qu'utilise Daesh en Libye. D'ailleurs, expliquent-ils, en Syrie et en Irak, beaucoup de villes ont été prises sans combat. Le mode opératoire de Daesh en Syrie et en Irak est encore valable en Libye. Il est question d'infiltrer la population en recrutant parmi elle des jeunes, lancer de grands attentats terroristes, créer la panique pour déstructurer la chaîne de commandement des milices et la solde qu'offre l'organisation à ces nouveaux combattants fera le reste. Cette stratégie a payé et les conditions de réédition en Libye sont réunies, notent les spécialistes de la lutte antiterroriste. Une fois dans la ville, Daesh devient indéboulonnable, car il règne par la terreur et ne pourra pas être décapité par des frappes militaires, sans faire des milliers de victimes parmi les populations civiles. Et chaque bombe de l'Otan ou d'ailleurs renforcera le groupe terroriste à travers des recrutements à tour de bras en Libye et dans le reste du monde. Quelques mois à la tête d'une ville suffit à cette organisation pour abattre toute volonté de ses habitants. La Libye creuse sa tombe Ce scénario est le plus proche de la réalité du terrain, disent les mêmes agences de renseignement. Il existe même une certaine unanimité parmi les analystes. Ces derniers notent que la paralysie politique en Libye fait tomber ce pays dans le piège de Daesh. Sans un gouvernement national et une armée unifiée, ce pays n'a d'autre alternative que de finir dans le chaos terroriste de Daesh. Les observateurs de la scène régionale vont jusqu'à dire qu'aucune coalition au monde ne pourra y faire quoi que ce soit. Les dirigeants libyens sont en train de creuser la tombe de leur propre nation. La solution à cette équation n'est donc ni dans l'intervention militaire dans ce pays frontalier de l'Algérie ni dans des négociations avec les futurs maîtres de la Libye, si les choses continuent d'évoluer dans ce sens.

L'absence d'un plan «B» à la formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye oblige l'Algérie à déployer un programme sécuritaire à différents niveaux. L'on s'attend à un important afflux de réfugiés fuyant le nouveau régime de Daesh ou les bombardements d'une coalition occidentale qui se formera forcément, pour la simple raison que la Libye est à quelques centaines de kilomètres de l'Italie.

L'Algérie cible prioritaire Le souci qu'engendreront les réfugiés ne sera pas simplement humanitaire. Les experts algériens de la lutte antiterroriste prévoient l'infiltration de terroristes parmi les populations dont il va donc falloir traiter le risque sécuritaire. Cela ne sera pas facile, mais nos sources affirment qu'un plan existe déjà et des éléments de la Sécurité nationale s'y entraînent, le but étant de débusquer tout intrus sans toucher à la dignité des vrais réfugiés. Des simulations auraient même été réalisées, dit-on de mêmes sources.

Ces préparatifs sont pris très au sérieux, sachant que pour Daesh, la Libye n'est qu'une étape. L'Algérie est une cible prioritaire pour ces terroristes. La préparation au choc d'une guerre en Libye ne s'arrête évidemment pas au traitement de la pression qu'exerceront les victimes et l'usage qu'en fait l'organisation terroriste.

Les préparatifs sont également strictement militaires et ont déjà cours depuis plusieurs mois déjà. La multiplication des patrouilles de l'ANP sur tout le tracé de la frontière avec la Libye illustre l'état des préparatifs militaires. Des actions qui ont largement montré leur intérêt à travers les importantes saisies d'arsenaux militaires au sud du pays. Ces patrouilles, affirment nos sources, seront très largement renforcées en cas de dégradation de la situation en Libye. Le déploiement des forces sur tout le tracé de la frontière est du pays, sera appuyé, révèle-t-on, par la réalisation tous azimuts d'infrastructures militaires avec la mise en place de plusieurs centres de commandement sur le tracé, dotés de tous les moyens de communication les plus modernes. L'objectif est double: assurer une surveillance permanente et efficace et éliminer toute menace du côté algérien de la frontière avec la Libye. Nos sources précisent également que pour la réussite de ce double objectif, il a été décidé au plus haut de la hiérarchie de la République de renforcer sérieusement les moyens logistiques pour les adapter à une situation de guerre.

En somme, nos sources affirment que l'Etat semble quelque peu douter de la volonté des dirigeants libyens de se prendre en charge et se déploie en conséquence.

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