Mon maître d’école
J’ai vu le film d’Emilie Thérond. Cette classe unique de village qui se tient parfois au pied d’un chêne et qui pratique le texte libre, m’a rappelé mon premier poste à Faye l’Abbesse (79) où j’avais 14 élèves. Jean-Michel Burel au comportement – il le dit lui-même – non conformiste, crève l’écran. C’est un instit à l’ancienne (il est sorti de l’Ecole Normale en 1972) qui a effectué toute sa carrière, 40 ans, dans le même village du Gard. A son professionnalisme s’ajoute un profond amour des enfants. Sa bienveillance, sa patience, les encouragements qu’il prodigue à ses élèves, qu’il traite en adultes, sont émouvants. Il a pris des libertés avec le règlement en autorisant la présence permanente d’un adulte handicapé dans sa classe et j’ai bien aimé ses leçons pratiques contre le racisme dans cette commune où la liste FN a obtenu 41% aux élections Régionales. Comme quoi l’école peut beaucoup mais ne peut pas tout. Seul bémol, les « Morts pour la France » qu’il fait scander aux enfants le 11 novembre, ne sont vraiment pas dans l’esprit pacifiste du Feu d’Henri Barbusse. « On croit mourir pour la Patrie, on meurt pour des industriels ! » dénonçait Anatole France en 1922.
A propos, le saviez-vous ? La famille d’Henri Barbusse, lui-même né à Asnières, est originaire du village de Tornac dans le Gard.
Zahia Ziouani
La Librairie Diderot de Nîmes recevait récemment Zahia Ziouani pour la dédicace de son livre La chef d’orchestre. Elle aussi est une remarquable pédagogue qui poursuit à Nîmes, une passionnante expérience avec des enfants de la ZUP, à l’initiative d’institutrices/teurs dévoués (Vous voyez bien que cela existe encore !) Kristine Charmasson et Jean-Michel Bourdoiseau notamment. Zahia est l’héritière d’une double culture, algérienne et française, qu’elle revendique et elle écrit de bien belles pages sur l’Algérie : « Je retrouvais avec bonheur [après la décennie noire, ndlr] la lumière de ce pays, plus claire que n’importe quel jour ensoleillé en France. Une lumière différente, chaleureuse […] Je me nourris moi-même de mes deux nationalités et de mes deux cultures. J’utilise également cette richesse pour porter des projets de coopération artistique et culturelle entre la France et l’Algérie […] Je peux témoigner en tout cas que l’Algérie met en place une politique culturelle engagée et volontariste, désireuse de s’ouvrir au monde. »
Zahia Ziouni qui vit en France et qui a créé l’orchestre Divertimento, dirige également L’Orchestre National Symphonique d’Algérie. Cela renvoie au débat nauséabond actuel en France sur la double nationalité…
France-El Djazaïr
L’association d’amitié franco-algérienne France-El Djazaïr, créée en 2005, a tenu sa première assemblée générale depuis la crise qui l’a secouée en 2014-2015. Elle s’est tenue dans le contexte national français marqué par une recrudescence de racisme anti-arabe et anti-musulman. 2016 est l’année du 60e anniversaire du Congrès de la Soummam (20 août 1956) qui a structuré le FLN pour le combat pour l’Indépendance de l’Algérie.
Les divers rapports ont été adoptés à l’unanimité après débats et le Conseil d’administration a été renouvelé. Il comprend 12 membres dont deux nouveaux : Asselmeyer Jean, Benchouyeb Oucine, Berthier Michel, Clec’h Pierre, Dahou Fatima, Deghmous Magid, Durand Marianne, Gharbi Sadock, Mahouche Youssef, Mezghenna Saïd, Tourki Ali, Zitouni Abdelaziz.
Le CA a élu : Président, Oucine BENCHOUYEB; Vice-Président, Ali TOURKI; Secrétaire, Michel BERTHIER; Trésorière, Marianne DURAND; Directeur du Panorama du Cinéma Algérien, Jean ASSELMEYER.