Il y avait foule, jeudi 5 novembre, au Centre Culturel Algérien de Paris où j’étais invité à parler du 1er novembre 1954 tel qu’il fut vécu dans le département du Gard par la population française et par les mineurs algériens alors nombreux dans le bassin houiller des Cévennes.
Mon ami, le fidaï Félix Colozzi était également invité pour évoquer son parcours aux côtés du chahid Fernand Iveton. C’est avec émotion que l’assistance a écouté son témoignage. Issu d’une famille pied-noire « Algérie française » il a évolué grâce au syndicat CGT et au PCA, jusqu’à devenir un combattant pour l’Indépendance de l’Algérie.
Notre « duo » succédait à la projection d’un documentaire de Frédéric Dufourg sur une bataille oubliée de la 1ere guerre mondiale en Serbie à laquelle participèrent des tirailleurs algériens enrôlés dans l’armée française pour une cause qui n’était pas la leur.
J’ai résumé l’histoire singulière et à maints égards héroïque des mineurs algériens du Gard que je relate dans mes livres « Les Gardois contre la guerre d’Algérie » et « Le fichier Z, essai d’histoire du FLN algérien (1954-1962) ». J’ai conclu mes interventions en disant ma foi dans l’avenir d’un Peuple qui arracha sa liberté au prix d’immenses sacrifices et réussit à surmonter la terrible décennie noire des années 80.
Cette soirée (le modérateur du débat était M. Mouloud Mimoun, Président du Maghreb des Films), au cours de laquelle de nombreuses questions (intelligentes) nous furent posées, était honorée de la présence de personnalités que je ne saurais toutes citer, mais parmi lesquelles je mentionnerai : Son Excellence, M.l’Ambassadeur Ibrahim Haci, Directeur du CCA; Mme Fatiha Arab, la cheville ouvrière de cette soirée; M. Belhout Nourredine, Directeur de la Faculté des Sciences Islamiques de Paris; M. Henri Pouillot qui a évoqué son procès avec le Général Schmidt; l’éminent historien Gilles Manceron; M. Jean Clavel, représentant l’ACCA, qui fut un des soldats du refus internés sans jugement au bagne de Timfouchi ; M. Jacques Fath, ancien responsable du secteur international du PCF…
Ce fut – après celle d’Akbou en 2013 – une des soirées parmi les plus chaleureuses auxquelles il m’ait été donné de participer.
Bernard DESCHAMPS