L’Algérie, des paysages fabuleux, mais surtout des femmes et des hommes, un peuple qui a une longue et riche histoire.
Règle N° 1 : Etre animé de la volonté de s’enrichir au contact des « autres ».
N° 2 : Se défaire de notre propension prétentieuse à vouloir juger de tout et à le faire avec notre propre grille de lecture qui est imprégnée de notre histoire nationale, familiale et personnelle.
N° 3 : Etre circonspect à l’égard des informations données par les journaux français qui, pour la plupart, obéissent à une tradition de dénigrement héritée de l’histoire coloniale.
N°4 : Pour se faire une opinion, écouter et regarder les radios et télévisions publiques et privées et lire avec attention et esprit critique, les très nombreux journaux algériens imprimés ou électroniques, de sensibilités diverses, favorables ou hostiles au pouvoir en place, qui existent depuis les années quatre-vingt.
N° 5 : Ne pas se laisser abuser par le sport national algérien de l’autodénigrement.
N°6 : Ne jamais perdre de vue que le peuple algérien s’est libéré du colonialisme français au prix de sacrifices considérables dont la mémoire, 50 ans après, est toujours présente entretenue par l’existence des cimetières et par la transmission intergénérationnelle.
N° 7 Ce long et cruel combat a forgé un fort sentiment national populaire et un attachement irrépressible à l’indépendance. L’Algérie est jalouse de sa souveraineté.
N° 8 : Ne pas oublier que l’Islam a en Algérie un statut particulier car il était un refuge contre la déculturation à laquelle procéda le colonialisme et les docteurs de la foi participèrent au combat pour l’Indépendance de l’Algérie. Mais le peuple algérien est durablement marqué par l’horreur des crimes de masse commis des intégristes pendant la décennie noire des années quatre-vingt-dix.
N° 9 : L’Algérie s’est convertie au libéralisme économique après la mort du Président Boumediene qui incarnait une forme de socialisme centralisé et autoritaire. L’Algérie est donc une société de classes avec ses antagonismes de classes : exploiteurs et exploités; conflits d’intérêts entre groupes industriels et financiers, etc. Mais le peuple algérien est majoritairement attaché aux acquis de cette époque : enseignement, santé, etc. Un important secteur industriel et bancaire public coexiste avec le secteur privé.
N° 10 : L’Algérie vit aujourd’hui avec ses contradictions : entre mondialisation et patriotisme économique; entre attachement au secteur public et progression de l’économie de marché; entre attachement à l’Islam et lutte contre le terrorisme; entre pardon et vigilance à l’égard de l’intégrisme religieux; entre indépendance et insertion dans la « communauté » internationale…
C’est le peuple qui, en fin de compte, décidera du dénouement de ces contradictions. Et nous l’aimons tel qu’il est.
Bernard DESCHAMPS