Ensemble, citoyens des villes et citoyens des campagnes, nous défendons nos services publics et les moyens pour développer nos communes et nos territoires.
Descendus des tours de nos quartiers populaires, de nos montagnes des Cévennes, montés de nos banlieues ou de nos villages, nous nous déclarons solidaires d’un même combat.
Aux femmes et aux hommes qui craignent pour leurs lendemains,
Aux parents qui ne dorment plus à l’idée que leurs enfants n’ont pas d’horizon,
Aux jeunes à peine sortis de l’adolescence déjà amers,
Aux élus locaux qui administrent leurs localités avec trois sous et des moyens qui ressemblent à des bouts de ficelle face à des besoins croissants,
Nous, femmes et hommes de Stains, en Seine-Saint-Denis, étiquetés 93 ou 9-3, le plus souvent dans le sens péjoratif du terme,
Nous femmes et hommes de Génolhac, Cévenols, du nom de notre belle région rebelle et qui en revendiquons le nom,
Nous que l’on désigne volontiers comme banlieusards ou campagnards, comme autant de racailles ou de ploucs,
Ce 9 septembre 2015, ensemble, nous affirmons que dorénavant, les laissés pour compte, où qu’ils se trouvent dans le pays, ne seront plus jamais seuls dans leur coin. Nous n’acceptons plus d’être considérés comme des citoyens de seconde zone.
Les Citoyards sont là !
A travers cette appellation de Citoyard, nous scellons ce-jour, à Génolhac, notre unité dans une France Une et Indivisible.
Nous lançons l’appel national des Citoyards à toutes les villes et les villages de France afin de reconquérir nos droits.
Le droit à l'égalité territoriale,
Le droit à la justice sociale,
Le droit et à un service public de proximité, fort et efficace, à la disposition des habitants.
Nous affirmons notre exigence profonde à une vie meilleure dans une France animée par ses valeurs de Liberté, d'Égalité et de Fraternité.
Banlieusards et campagnards, citadins et villageois : nous, Citoyards, nous n'acceptons plus ni un présent ni un avenir collectif dont nous n’aurons pas décidé ensemble.
Nous voulons une France inscrite dans une démarche d'intérêt général, de développement de nos territoires et de respect de l'environnement.
A cet égard, le premier des services publics, maillon fort de la démocratie, la commune, nécessite des moyens pour faire vivre la République au plus près des citoyens, de leurs besoins et de l’expression de leurs exigences.
C’est à cette clef de voûte de la République que la logique marchande et strictement comptable s’en prend aujourd’hui et, au prétexte d’alléger le mille-feuille de nos institutions, impose une course à la taille qui ignore les réalités sociales.
Aux citoyens qui en sont la chair et le sang, la même logique, au prétexte de répondre terme à terme à une concurrence sauvage, moderne figure de la guerre, impose silence. Le « circulez-y-a rien à voir » du renoncement à tout idéal.
On déserte des campagnes, on s’agglutine en banlieue, nos villages se vident de leur substance, nos villes se noient sous la pression sociale.
Les postes, les gares, les hôpitaux de nos campagnes sont fermés ou menacés de l'être. Bien des habitants et des agents publics sont contraints au départ.
Des économies locales disparaissent.
Des commerces ferment. Des villages entiers doivent se contenter quelques mois par an de quelques touristes pour survivre.
Dans les banlieues, le chômage, la crise du logement, la pauvreté forcent les digues de l'égalité républicaine. Ils entraînent des besoins sociaux et de santé publique de plus en plus importants. Nous ne voulons plus de l’austérité, de cette ceinture que l’on serre jour après jour d’un cran après l’autre jusqu’à l’étranglement, qu’il s’agisse des ressources publiques ou de celles des ménages. Nous voulons que le retour à une économie réelle dans nos villes et nos villages soit soutenu pour nous porter vers l’avant et nous permettre tout simplement de vivre mieux.
Partout dans le pays des comités de citoyens, d'élus locaux et des associations naissent et luttent pour la défense de leurs territoires et l'intérêt des populations.
Au-delà des différences, des clivages, des points de vue qui peuvent être opposés, le constat est partout le même. Et d'une seule voix, on entend dire que : « ça ne peut plus durer comme ça ». Alors, ensemble, construisons notre avenir !
Pour ce faire, par-delà les sommets des montagnes et les barres d'HLM, du Mont-Lozère au Stade de France, nous, les Citoyards, avons décidé de nous inviter de plain-pied dans les affaires du pays et de la République.
Nous démontrons ainsi que les campagnards et les banlieusards que l'on juge si différents, si éloignés les uns des autres – trop éloignés pour se rejoindre autour de mêmes valeurs – ont bien compris la leçon.
Dans un monde où le plus fort l'emporte au détriment des plus nombreux, les stratagèmes et les manipulations pour nous garder loin, très loin, les uns des autres, pour nous cantonner dans la méfiance, la division et la haine n’ont plus cours.
Notre engagement n’est affaire ni de particularismes, ni de corporatismes locaux.
Ce n'est pas non plus une affaire partisane, mais une question de bon sens, d'efficacité économique, de dynamisme social et d’espoir dans l’avenir.
La France est forte de son histoire en faveur de l'émancipation humaine et de la liberté.
Nous sommes fiers de notre héritage commun, en particulier celui du Conseil National de la Résistance qui, au lendemain de la guerre, a insufflé un vent nouveau qui a permis de redresser le pays.
Nous, Citoyards, résolument tournés vers demain, exhortons à conjuguer au présent cet héritage. A retrouver confiance dans l'engagement commun.
C’est le sens de l’appel que nous lançons aujourd’hui :
A tous ceux qui ont à cœur de vivre dans une démocratie enfin mature, capable de recentrer ses priorités et ses choix politiques sur les besoins humains et écologiques de notre temps,
A tous ceux qui désirent redonner du sens à notre société en faisant prévaloir l'intérêt général sur les intérêts particuliers.
A tous ceux qui défendent leurs acquis sociaux, leur territoire, leurs services publics,
Partout, citoyens soyons Citoyard !