LE CENTRE ATOMIQUE DE MARCOULE
La presse, ces jours derniers, faisait état de menaces de suppressions d’emplois dans le secteur nucléaire et, hier soir, la chaîne LCP diffusait un documentaire à charge dans lequel j’ai revu des passages de l’émission d’Antenne 2 à laquelle j’avais participé le 29 septembre 1980 avec Pierre Mesmer, Paul Quilès et Arthur Paecht, à l’issue d’un tour du monde des centrales nucléaires qui nous avait conduits en Ecosse, aux Etats-Unis et au Japon. Ce fut un des grands combats de ma vie de militant et d’élu (Avec la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et la lutte contre la pauvreté. Ces trois domaines ne sont pas aussi éloignés les uns des autres qu’on le croit). Pour mes collègues de l’Assemblée Nationale, j’étais le « député de Marcoule ». Cette aventure avait commencé bien avant mon élection. J’ai conservé l’article-manifeste du quotidien La Marseillaise du 14 juin 1969 qui officialisait l’existence de la première cellule communiste de Marcoule. Les Communistes y étaient déjà organisés bien avant cette date et ils avaient joué un rôle déterminant pour créer la section syndicale CGT, mais ils se réunissaient clandestinement afin d’éviter la répression qui sévissait dans cette usine de fabrication du plutonium à des fins militaires, orientation que le PCF combattait depuis le lancement du chantier en 1955. Cette semi- clandestinité vola en éclat en 1968 quand les syndicats décidèrent de se mettre en grève et d’occuper l’usine. Ils en assurèrent alors la sécurité de jour et de nuit. Et aucun secret militaire ne transpira. C’est à partir de là que l’idée mûrit chez les Communistes de Marcoule de poursuivre leur action au grand jour. Mais quelle action ? Sous l’impulsion de plusieurs ingénieurs et techniciens adhérents de la cellule, il fut décidé de passer du combat CONTRE l’orientation militaire, au combat résolument POUR la reconversion de Marcoule à des fins pacifiques : production d’électricité ; de radioéléments, etc. C’est l’orientation qu’exprime le manifeste ci-joint du 14 juin 1969. C’était une petite révolution à laquelle je suis heureux d’avoir contribué en qualité de délégué de la fédération du Gard du PCF auprès de la section de Bagnols sur Cèze. Il faudra un jour prochain rappeler les noms de ces pionniers dont plusieurs, Pierre Davi, Maurice Fost, Victor Gastal, Paul Giraudier et François Pacau, sont malheureusement décédés. Par la suite, nous militerons activement en faveur de l’implantation du surrégénérateur Superphénix 2 à Saint-Etienne-des-Sorts (Le dossier technique en était très avancé). Le nucléaire civil avait alors le vent en poupe comme en témoignait le vin rosé de la Coopérative de Chusclan qui avait été baptisé « Cuvée de Marcoule » et qui était vendu jusqu’en…Suède ! Les temps ont bien changé. Il y eut certes depuis, les accidents de Three Mile Island, de Tchernobyl et plus récemment de Fukushima qui ont conforté les lobbys antinucléaires. Ces accidents graves mettent en cause, selon moi, non pas le principe même de l’utilisation de l’énergie d’origine nucléaire, mais les conditions de son utilisation: il ne faut pas laisser cette source d’énergie dans les mains du secteur privé guidé prioritairement par la recherche du profit au détriment de l’humain. La seconde condition est la démocratie à tous les niveaux de l’exploitation. La démocratie est une garantie pour la sécurité des personnels et des populations. Relisez le manifeste ci-contre : au fond il n’a pas tellement vieilli.
LEGER
Marche, piscine et repas allégés font merveille…J’ai perdu 8 kilos. Bien que je m’autorise de temps à autre un verre de rosé des sables ou de rouge de Chusclan. J’étais en forme hier matin pour prendre la draille.
PROMESSES DE PRINTEMPS
C’est la fin de l’hiver en Cévennes mais le printemps n’est pas encore là. Les châtaigniers demeurent secs et tristes. Pourtant à des signes imperceptibles on devine que le grand chambardement est en gestation. Après le long sommeil hivernal, un monde souterrain s’éveille, s’agite, se fraie un chemin vers la lumière. La vie renait dans les profondeurs de la terre. Le sol qui par endroits se soulève en est comme labouré. Les racines des plantes elles aussi se gonflent de la sève qui bientôt irriguera tiges et branches pour exploser en floraisons multicolores. Grosse de promesses, la nature retient son souffle. Pas un bruit. L’air est immobile, à peine troublé par le ta-tsui d’une mésange. J’ai cependant croisé sur le chemin une coccinelle. Une avant-gardiste ! Bernard DESCHAMPS 11 mars 2015