La CNLTD qui regroupe plusieurs partis d’opposition parmi lesquels le RCD, laïc et le MSP, islamiste (les autres partis d’opposition : FFS, socialiste ; PT, trotskiste ; Communistes du PADS et du MDS ; PST, socialiste ; ANR, etc, ne s’étaient pas associés à ces manifestations, tandis que le pouvoir algérien et les partis qui le soutiennent : FLN et RND, commémoraient ce 24 février les anniversaires de la nationalisation des hydrocarbures et de la création du syndicat UGTA) appelait hier 24 février à des manifestations dans toute l’Algérie contre l’exploitation éventuelle du gaz de schiste. Voici des extraits des articles de la presse algérienne. Bernard DESCHAMPS
El Moudjahid
« Les forces de l’ordre ont empêché hier quelques dizaines de personnes rassemblées devant la Grande Poste à Alger d’organiser un sit in, non autorisé, de soutien aux populations du Sud, hostiles à l’exploitation du gaz de schiste, a constaté l’APS sur place. Des leaders de partis politiques et des personnalités dont les présidents du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohsen Belabes, du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderezak Mokri, de Jil Jadid, Sofiane Djilali, de Fajr El Djadid, Tahar Benbaibeche, étaient présents à ce rassemblement. Les secrétaires généraux des Mouvements El Islah, Jahid Younsi, et Nahda, Mohamed Douibi, les deux anciens chefs du gouvernement Ahmed Benbitour et Ali Benflis ainsi que le président de l’Union des forces démocratiques et sociales (UFDS) Noureddine Bahbouh comptaient également parmi les participants à ce mouvement de protestation.[…] Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal avait réaffirmé mardi à Arzew (Oran) qu’il n’y avait pas d’exploitation de gaz de schiste mais que le projet en était seulement au stade de l’étude. » Participation mitigée dans plusieurs wilayas, sans écho dans d’autres villes Dans le sud algérien, la protestation anti-gaz de schiste, à laquelle a appelé la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) a été vivace dans la daïra d'In Salah, même si elle a un peu perdu de son intensité des premiers jours. La protestation de mardi a été marquée par une marche au chef lieu de wilaya de Tamanrasset, à laquelle ont pris part quelque 200 personnes, notamment des étudiants. A Ouargla, où un sit-in anti-gaz de schiste est maintenu symboliquement depuis quelques jours au niveau de la place Souk El-Hedjar, la protestation a drainé, sur le même site, une centaine de participants, dans la matinée, venus exprimer pacifiquement leur opposition au projet. Dans la wilaya de Ghardaia, deux actions pacifiques de protestation et de soutien à la population d'In Salah ont été organisées hier, l'une à Métlili rassemblant quelque 500 personnes dans une marche à travers les artères de la ville, et l'autre à El-Menea à travers un sit-in d'une vingtaine de personnes devant le siège de la commune, avant de se disperser dans le calme.[…] A Tizi-Ouzou, quelques centaines de personnes, notamment des militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et de Harakat Moujtamaa Silm (HMS), ont pris part à une marche de protestation pacifique. […] A Bouira, près d'une centaine de personnes, des militants et sympathisants de quelques partis politiques de l'opposition, ont tenu un sit-in pacifique devant le siège de la wilaya pour protester contre le projet en présence d'un important dispositif sécuritaire.[…] Les manifestants se sont par la suite dispersés dans le calme et aucun incident grave n'a entaché cette action de protestation. Par ailleurs, des sit-in ont été organisés à Oran, Mostaganem et Tlemcen. »
El Watan
« Des centaines de personnes ont répondu, hier matin à Béjaïa, à l’appel à la marche lancé par CNLTD pour rejeter le projet d’exploitation du gaz de schiste dans le Sahara, pour la plupart ce sont des militants des formations regroupées au sein de l’Instance locale de concertation et de suivi de l’opposition (ICSO), à savoir le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Mouvement démocratique et social (MDS), Jil Jadid, MSP et le parti de l’Avant-garde des libertés de Benflis. » « Alger, une citadelle assiégée. Des murailles infranchissables des forces antiémeute ont été dressées pour empêcher le rassemblement contre l’exploitation du gaz de schiste auquel a appelé l’Instance de suivi et de coordination (ICSO) qui regroupe une dizaine de partis politiques de l’opposition. L’esplanade de la Grande-Poste, où devait se tenir le sit-in était tout simplement inaccessible. Le pouvoir a fait dans l’envahissement du terrain. » « A Constantine, au moins une centaine de personnes ont répondu, hier, à l’appel lancé par la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD). Ce rassemblement, composé de représentants de partis politiques de l’opposition et de figures de la société civile et du mouvement associatif, s’est donné rendez-vous sur l’esplanade de la Brèche, sise en face du palais de justice, pour afficher leur soutien inconditionnel aux habitants d’In Salah dans leur combat contre l’exploitation du gaz de schiste. » « Plusieurs dizaines de citoyens et de militants de partis politiques de l’opposition, regroupés au sein de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), ont manifesté, hier au centre-ville de Sidi Bel Abbès, contre l’exploitation du gaz de schiste dans le Sud algérien. »
Liberté
« Contrairement aux autres villes du pays où les militants antigaz de schiste ont été empêchés par les forces de l’ordre de se rassembler et encore moins de marcher, à In-Salah, une imposante marche a été organisée, hier, à l’occasion de la date anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures (24 Février 1971). Rodés à cet exercice depuis le début de l’année, les citoyens d’In-Salah n’ont rien perdu de leur élan pour faire, encore une fois, une véritable démonstration de force. Selon des témoignages, ils étaient quelque 30 000 personnes, femmes et hommes, à investir la rue dans cette ville du Sud pour réitérer leur refus au projet du gaz de schiste, cher au pouvoir. Les slogans n’ont pas changé : “La lil ghaz essakhri” (non au gaz de schiste) ; “Samidoun li taksir el-hidroliki rafidoun” (nous résistons et refusons la fracturation hydraulique) ; ou encore “Monsieur le Président, qu’attendez-vous pour décréter un moratoire sur ce projet ?”.
Le Matin DZ
« Le gaz de schiste, entre le politique, la polémique et l'économique. Le gaz de schiste est une option dangereuse et catastrophique pour l'environnement, ça c'est vrai. Les rendements des puits de schistes sont commercialement peu intéressants et non soutenus. L'extraction met en œuvre des technologies de pointe, pour procéder à la multi-fracturations hydrauliques, avec un risque majeur de contamination des nappes souterraines. J'en conviens ! Mais de grâce dites-moi alors ! Quelle alternative a un pays comme le nôtre, économiquement dépendant du pétrole à 97% ? Quelle valeur ajoutée pouvons-nous, nous les algériens créer en dehors des hydrocarbures? »