LES FALAISES
Qu’il fait bon cheminer entre deux rangées de buis au sommet des falaises ajourées qui longent le Gardon dont les eaux, hautes en cette saison, miroitent au soleil. Quand le sentier se rétrécit des rameaux de génévriers ou de laurier-tin nous caressent au passage. Des lichens arborescents habillent les branches des chênes verts et les roches calcaires ciselées attestent sous nos pas de la corrosivité des eaux de pluie. Ce n’est pas encore les Rameaux, mais le soleil printanier en ce lendemain de Noël annonce des Pâques glacées, car le dicton ne se trompe jamais qui affirme : « Noël au balcon, Pâques aux tisons. » Je cueille quelques brins de thym pour prolonger cet après-midi, avec une infusion, le plaisir de la promenade. BRUITS DE BOTTES Un engrenage infernal a été enclenché par les puissances occidentales sous le prétexte de combattre le terrorisme. En Lybie, l’intervention militaire de l’OTAN, loin de permettre aux démocrates de faire progresser leur pays, a déstabilisé celui-ci et l’ensemble de la région, justifiant ensuite l’intervention française au Mali (Je viens de relire l’article que j’avais rédigé au sujet de la Libye et qui est paru dans la revue Raison présente des Nouvelles Editions Rationalistes. Je n’en changerais pas aujourd’hui une virgule.) Les luttes internes que le régime de Kadhafi, avec certes ses graves défauts et ses crimes, avait réussi à pacifier, n’ont fait depuis son assassinat que s’aggraver, offrant l’occasion d’une nouvelle intervention militaire. Les déclarations ces jours-ci du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian et du Président du Niger Mahamadou Issoufou (d’obédience socialiste) visent à préparer l’opinion publique à cette escalade. Si celle-ci est déclenchée, non seulement elle ne résoudra rien, mais elle mettra les pays limitrophes en grande difficulté, les contraignant soit à s’aligner sur l’Occident, soit à s’isoler au risque de devenir eux-mêmes des cibles. Je pense notamment à l’Algérie dont la doctrine constante depuis 1962 est de ne pas intervenir hors de ses frontières. Trois idées forces devraient me semble-t-il nous guider dans notre réflexion : Premièrement, le terrorisme islamique se développe sur le terreau de la misère et des frustrations sociales, culturelles, religieuses, etc, attisées souvent par les puissances occidentales qui en font ensuite leur prétexte à interventions militaires. Il faut assainir ce terrain par une politique de mise en valeur et de progrès social de ces régions sous l’autorité d’une ONU démocratisée. Les anciennes puissances coloniales qui sont largement à l’origine des retards de développement doivent participer financièrement à cette mise en valeur. Deuxièmement, l’islamisme radical qui se réclame à tort de l’Islam est devenu un refuge idéologique pour des peuples qui n’obtiennent pas des idéologies au pouvoir dans leur pays la satisfaction légitime de leurs besoins. C’est un défi pour ces régimes. Troisièmement, si in fine des situations graves d’insécurité l’exigent, seule l’Assemblée Générale de l’ONU – et non pas le Conseil de Sécurité - doit être habilitée à décider d’une intervention militaire en s’appuyant sur des contingents des armées nationales de la région et sans la participation des armées des anciennes puissances coloniales. Tel est l’état de ma propre réflexion, mais ce sont des sujets complexes qui exigent le débat AU FIL DES JOURS…(31) LES FALAISES Qu’il fait bon cheminer entre deux rangées de buis au sommet des falaises ajourées qui longent le Gardon dont les eaux, hautes en cette saison, miroitent au soleil. Quand le sentier se rétrécit des rameaux de génévriers ou de laurier-tin nous caressent au passage. Des lichens arborescents habillent les branches des chênes verts et les roches calcaires ciselées attestent sous nos pas de la corrosivité des eaux de pluie. Ce n’est pas encore les Rameaux, mais le soleil printanier en ce lendemain de Noël annonce des Pâques glacées, car le dicton ne se trompe jamais qui affirme : « Noël au balcon, Pâques aux tisons. » Je cueille quelques brins de thym pour prolonger cet après-midi, avec une infusion, le plaisir de la promenade. BRUITS DE BOTTES Un engrenage infernal a été enclenché par les puissances occidentales sous le prétexte de combattre le terrorisme. En Lybie, l’intervention militaire de l’OTAN, loin de permettre aux démocrates de faire progresser leur pays, a déstabilisé celui-ci et l’ensemble de la région, justifiant ensuite l’intervention française au Mali (Je viens de relire l’article que j’avais rédigé au sujet de la Libye et qui est paru dans la revue Raison présente des Nouvelles Editions Rationalistes. Je n’en changerais pas aujourd’hui une virgule.) Les luttes internes que le régime de Kadhafi, avec certes ses graves défauts et ses crimes, avait réussi à pacifier, n’ont fait depuis son assassinat que s’aggraver, offrant l’occasion d’une nouvelle intervention militaire. Les déclarations ces jours-ci du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian et du Président du Niger Mahamadou Issoufou (d’obédience socialiste) visent à préparer l’opinion publique à cette escalade. Si celle-ci est déclenchée, non seulement elle ne résoudra rien, mais elle mettra les pays limitrophes en grande difficulté, les contraignant soit à s’aligner sur l’Occident, soit à s’isoler au risque de devenir eux-mêmes des cibles. Je pense notamment à l’Algérie dont la doctrine constante depuis 1962 est de ne pas intervenir hors de ses frontières. Trois idées forces devraient me semble-t-il nous guider dans notre réflexion : Premièrement, le terrorisme islamique se développe sur le terreau de la misère et des frustrations sociales, culturelles, religieuses, etc, attisées souvent par les puissances occidentales qui en font ensuite leur prétexte à interventions militaires. Il faut assainir ce terrain par une politique de mise en valeur et de progrès social de ces régions sous l’autorité d’une ONU démocratisée. Les anciennes puissances coloniales qui sont largement à l’origine des retards de développement doivent participer financièrement à cette mise en valeur. Deuxièmement, l’islamisme radical qui se réclame à tort de l’Islam est devenu un refuge idéologique pour des peuples qui n’obtiennent pas des idéologies au pouvoir dans leur pays la satisfaction légitime de leurs besoins. C’est un défi pour ces régimes. Troisièmement, si in fine des situations graves d’insécurité l’exigent, seule l’Assemblée Générale de l’ONU – et non pas le Conseil de Sécurité - doit être habilitée à décider d’une intervention militaire en s’appuyant sur des contingents des armées nationales de la région et sans la participation des armées des anciennes puissances coloniales. Tel est l’état de ma propre réflexion, mais ce sont des sujets complexes qui exigent le débat J’aime · · Partager Samira Bendris, Martine Perez, Jean Asselmeyer et 6 autres personnes aiment ça. . 1 partage LES FALAISES
Qu’il fait bon cheminer entre deux rangées de buis au sommet des falaises ajourées qui longent le Gardon dont les eaux, hautes en cette saison, miroitent au soleil. Quand le sentier se rétrécit des rameaux de génévriers ou de laurier-tin nous caressent au passage. Des lichens arborescents habillent les branches des chênes verts et les roches calcaires ciselées attestent sous nos pas de la corrosivité des eaux de pluie. Ce n’est pas encore les Rameaux, mais le soleil printanier en ce lendemain de Noël annonce des Pâques glacées, car le dicton ne se trompe jamais qui affirme : « Noël au balcon, Pâques aux tisons. » Je cueille quelques brins de thym pour prolonger cet après-midi, avec une infusion, le plaisir de la promenade.
BRUITS DE BOTTES Un engrenage infernal a été enclenché par les puissances occidentales sous le prétexte de combattre le terrorisme. En Lybie, l’intervention militaire de l’OTAN, loin de permettre aux démocrates de faire progresser leur pays, a déstabilisé celui-ci et l’ensemble de la région, justifiant ensuite l’intervention française au Mali (Je viens de relire l’article que j’avais rédigé au sujet de la Libye et qui est paru dans la revue Raison présente des Nouvelles Editions Rationalistes. Je n’en changerais pas aujourd’hui une virgule.) Les luttes internes que le régime de Kadhafi, avec certes ses graves défauts et ses crimes, avait réussi à pacifier, n’ont fait depuis son assassinat que s’aggraver, offrant l’occasion d’une nouvelle intervention militaire. Les déclarations ces jours-ci du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian et du Président du Niger Mahamadou Issoufou (d’obédience socialiste) visent à préparer l’opinion publique à cette escalade. Si celle-ci est déclenchée, non seulement elle ne résoudra rien, mais elle mettra les pays limitrophes en grande difficulté, les contraignant soit à s’aligner sur l’Occident, soit à s’isoler au risque de devenir eux-mêmes des cibles. Je pense notamment à l’Algérie dont la doctrine constante depuis 1962 est de ne pas intervenir hors de ses frontières. Trois idées forces devraient me semble-t-il nous guider dans notre réflexion : Premièrement, le terrorisme islamique se développe sur le terreau de la misère et des frustrations sociales, culturelles, religieuses, etc, attisées souvent par les puissances occidentales qui en font ensuite leur prétexte à interventions militaires. Il faut assainir ce terrain par une politique de mise en valeur et de progrès social de ces régions sous l’autorité d’une ONU démocratisée. Les anciennes puissances coloniales qui sont largement à l’origine des retards de développement doivent participer financièrement à cette mise en valeur. Deuxièmement, l’islamisme radical qui se réclame à tort de l’Islam est devenu un refuge idéologique pour des peuples qui n’obtiennent pas des idéologies au pouvoir dans leur pays la satisfaction légitime de leurs besoins. C’est un défi pour ces régimes. Troisièmement, si in fine des situations graves d’insécurité l’exigent, seule l’Assemblée Générale de l’ONU – et non pas le Conseil de Sécurité - doit être habilitée à décider d’une intervention militaire en s’appuyant sur des contingents des armées nationales de la région et sans la participation des armées des anciennes puissances coloniales. Tel est l’état de ma propre réflexion, mais ce sont des sujets complexes qui exigent le débat AU FIL DES JOURS…(31) LES FALAISES Qu’il fait bon cheminer entre deux rangées de buis au sommet des falaises ajourées qui longent le Gardon dont les eaux, hautes en cette saison, miroitent au soleil. Quand le sentier se rétrécit des rameaux de génévriers ou de laurier-tin nous caressent au passage. Des lichens arborescents habillent les branches des chênes verts et les roches calcaires ciselées attestent sous nos pas de la corrosivité des eaux de pluie. Ce n’est pas encore les Rameaux, mais le soleil printanier en ce lendemain de Noël annonce des Pâques glacées, car le dicton ne se trompe jamais qui affirme : « Noël au balcon, Pâques aux tisons. » Je cueille quelques brins de thym pour prolonger cet après-midi, avec une infusion, le plaisir de la promenade. BRUITS DE BOTTES Un engrenage infernal a été enclenché par les puissances occidentales sous le prétexte de combattre le terrorisme. En Lybie, l’intervention militaire de l’OTAN, loin de permettre aux démocrates de faire progresser leur pays, a déstabilisé celui-ci et l’ensemble de la région, justifiant ensuite l’intervention française au Mali (Je viens de relire l’article que j’avais rédigé au sujet de la Libye et qui est paru dans la revue Raison présente des Nouvelles Editions Rationalistes. Je n’en changerais pas aujourd’hui une virgule.) Les luttes internes que le régime de Kadhafi, avec certes ses graves défauts et ses crimes, avait réussi à pacifier, n’ont fait depuis son assassinat que s’aggraver, offrant l’occasion d’une nouvelle intervention militaire. Les déclarations ces jours-ci du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian et du Président du Niger Mahamadou Issoufou (d’obédience socialiste) visent à préparer l’opinion publique à cette escalade. Si celle-ci est déclenchée, non seulement elle ne résoudra rien, mais elle mettra les pays limitrophes en grande difficulté, les contraignant soit à s’aligner sur l’Occident, soit à s’isoler au risque de devenir eux-mêmes des cibles. Je pense notamment à l’Algérie dont la doctrine constante depuis 1962 est de ne pas intervenir hors de ses frontières. Trois idées forces devraient me semble-t-il nous guider dans notre réflexion : Premièrement, le terrorisme islamique se développe sur le terreau de la misère et des frustrations sociales, culturelles, religieuses, etc, attisées souvent par les puissances occidentales qui en font ensuite leur prétexte à interventions militaires. Il faut assainir ce terrain par une politique de mise en valeur et de progrès social de ces régions sous l’autorité d’une ONU démocratisée. Les anciennes puissances coloniales qui sont largement à l’origine des retards de développement doivent participer financièrement à cette mise en valeur. Deuxièmement, l’islamisme radical qui se réclame à tort de l’Islam est devenu un refuge idéologique pour des peuples qui n’obtiennent pas des idéologies au pouvoir dans leur pays la satisfaction légitime de leurs besoins. C’est un défi pour ces régimes. Troisièmement, si in fine des situations graves d’insécurité l’exigent, seule l’Assemblée Générale de l’ONU – et non pas le Conseil de Sécurité - doit être habilitée à décider d’une intervention militaire en s’appuyant sur des contingents des armées nationales de la région et sans la participation des armées des anciennes puissances coloniales. Tel est l’état de ma propre réflexion, mais ce sont des sujets complexes qui exigent le débat.